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Le SNJT hausse le ton
Publié dans Le Temps le 12 - 04 - 2017

Face aux atteintes répétées à la liberté de la presse, le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT) a haussé le ton, brandissant, hier, par la bouche de son président, Néji Bghouri, la menace d'une grève générale, s'il le faut, « en vue de préserver ce droit acquis au prix d'énormes sacrifices. »
Dénonçant, avec force, lors d'un point de presse tenu,hier, au siège du SNJT, à Tunis, ce qu'il a appelé de « reproduction de la politique de mainmise et de musellement » pratiquée par l'ancien régime à l'égard du secteur de la presse et de l'information, Néji Bghouri a souligné que la réplique du SNJT ne se limitera pas aux condamnations et revêtira, si l'évolution des événements le commende, des formes de contestation et de protestation plus actives, telle la grève générale afin de les faire cesser.
Il a qualifié de précédent très grave la décision portant sur la fermeture d'un journal de la place sur la base de la loi « anticonstitutionnelle » relative à la proclamation de l'état d'urgence de janvier 1978 qui, a-t-il dit, confère au ministre de l'Intérieur un immense pouvoir discrétionnaire lui permettant de prononcer la fermeture de n'importe quelle entreprise de presse et la suspension de toutes manifestations culturelles et autres si bon lui semble. Il a rappelé qu'après la révolution, la liberté de la presse a tout d'abord buté au pouvoir de l'argent puis elle a buté et bute maintenant à une volonté délibérée du pouvoir exécutif et du gouvernement d'utiliser les organes d'information publics et privés au service de sa politique propre, soit en intervenant directement dans leur ligne éditoriale et en leur donnant des directives, dans ce sens, soit encore à travers la nomination de responsables qui leur sont inféodés à la tête des entreprises d'information publiques, au lieu d'être choisis sur la base de la compétence, de l'indépendance, d'un programme et du dévouement au service du noble idéal journalistique. D'autant que ces entreprises publiques sont financées par l'argent du contribuable, c'est-à-dire l'ensemble des citoyens tunisiens.
Il a affirmé que le SNJT refuse catégoriquement l'application de la loi sur l'état d'urgence au domaine de la presse et de l'information, encore que le SNJT, a-t-il noté, soit contre tous les écarts à la déontologie et aux normes professionnelles convenues en matière d'information et de presse. Il a rappelé qu'après la révolution, le secteur de l'information et de la presse est régi uniquement par les décrets lois 115 et 116 de l'année 2011 et par les instances indépendantes de régulation spécialisées, annonçant des démarches de concert avec l'Association des directeurs des journaux, concernant la dénonciation de toute éventuelle reprise de la surveillance sécuritaire des journalistes, comme les écoutes téléphoniques.
A cet égard, le conseiller juridique du SNJT, Mondher Charni, a qualifié de bon et de moderne le cadre juridique qui régit la presse et l'information, en Tunisie, après la révolution, notamment les dispositions pertinentes de la nouvelle Constitution en la matière et les décrets lois numéro 115 et 116 de l'année 2011, critiquant la poursuite de l'application des dispositions du code pénal et du code de procédures pénales aux affaires liées à l'exercice de cette profession, à la place des décrets lois 115 et 116. Il a estimé, aussi, que l'application de la loi relative à l'état d'urgence au domaine de la presse est irrégulière.
Khaoula Chabbah, de l'unité d'observation et de suivi du centre de la sécurité professionnelle du SNJT, a présenté, à cette occasion, les principales conclusions du premier rapport mensuel du SNJT concernant les atteintes à la liberté de presse et aux journalistes pour le mois de mars 2017, notant, en introduction, que « ce rapport est publié dans un contexte politique marqué par une volonté sans précédent du gouvernement de mettre la main sur les entreprises d'information publiques et d'orienter les entreprises de presse privées au service d'intérêts de domination étriqués faisant fi des acquis réels en matière de liberté de presse et d'information et du droit du public à une information indépendante et diversifiée.»
20 atteintes à 41 journalistes
Le point de presse a été organisé d'ailleurs pour présenter ce rapport où il est mentionné qu'au cours du mois de mars 2017 il y a eu une augmentation notable du nombre des atteintes à la liberté de presse, par rapport aux périodes précédentes, soulignant que l'unité d'observation et de suivi du centre de la sécurité professionnelle a recensé 20 atteintes touchant 41 journalistes et entreprises d'information dont 7 journalistes femmes et 34 journalistes hommes exerçant dans 11 stations radiophoniques, 8 chaînes de télévision et 4 journaux et sites électroniques. Elle a dit que les forces de l'ordre ont commis 4 agressions sur des journalistes, empêché d'autres à exercer leur travail et procédé à l'arrestation de quelques autres journalistes. 3 agressions ont été commises par des citoyens lors des mouvements de protestation organisés dans divers endroits du pays, dont la plus grave est un incident survenu dans la ville d'El Jem du gouvernorat de Mahdia. Des agressions ont émané, aussi, de fonctionnaires et de militants syndicalistes. D'autres corps sont impliqués dans ces atteintes, comme le ministère public, l'armée, des organismes nationaux ainsi que des inconnus. Des poursuites judiciaires ont été engagées contre des journalistes à deux reprises, outre l'arrestation d'un journaliste égyptien à l'avenue Habib Bourguiba, à Tunis.
Des recommandations ont été mises en avant à cette occasion. Le parquet a été appelé à ne pas poursuivre les journalistes et les entreprises de presse et d'information en dehors du cadre du décret loi numéro 115 de l'année 2011, tandis que le ministère de l'Intérieur a été appelé à enquêter sur les entraves et atteintes ayant touché les journalistes de la part de ses fonctionnaires parmi les forces de l'ordre, et à faciliter le travail des journalistes en faisant en sorte qu'ils ne soient pas entravés dans l'exercice de leur travail notamment dans les stades et lors des manifestations. Le rapport critique aussi la persistance des entraves à l'accès à l'information des journalistes auprès des services administratifs malgré le retrait de la circulaire numéro 4 limitant cet accès.
Enfin, il a été annoncé, par la même occasion, le lancement d'une campagne en faveur de la réactivation du dossier des deux journalistes tunisiens disparus en Libye, il y a quelques trois ans, Soufiane Chouarbi et Nadhir Ktari.


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