Le festival international du film oriental de Genève (FIFOG), qui est dédié au cinéma de toutes les régions orientales, a eu lieu dans sa douzième édition du 1er au 9 avril. La Tunisie y était représentée au niveau des films et des jurys. Le réalisateur Rachid Ferchiou a fait partie du jury de la compétition officielle des longs-métrages de fiction. « Ma poupée chinoise », son tout nouveau long-métrage, a été projeté à la cérémonie de clôture. Notre réalisateur a ainsi ouvert une voie effective pour la coproduction cinématographique entre la Tunisie et la Chine. Il nous a d'ailleurs informés que l'avant-première mondiale de ce film aura lieu à la fin de ce mois, en Chine. Rachid Ferchiou était entouré dans ce jury de l'acteur et producteur Samy Nasri, de l'actrice et danseuse Aurélia Thierrée et d'Azouz Begag, sociologue et écrivain, président d'honneur du FIFOG 2017. Et au sein du jury de la critique « Une certaine image », l'auteur de ces lignes y était membre aux côtés de ses collègues Brigitta Portier et Jean Marc Baehler. Quant au jury du court-métrage, « Swiss Made », il comptait la présence de l'actrice et productrice Anissa Daoud, dont le film « La laine sur le dos » de Lotfi Achour, était sélectionné en compétition internationale des courts-métrages. Enfin, le court-métrage documentaire « Weldek rajel » de Heifel Ben Youssef a reçu le FIFOG d'argent pour récompenser « l'énergie de la jeunesse pour un film sur l'espoir, le désespoir d'une génération perdue après la révolution. » D'un autre côté, le FIFOG se déroule presque discrètement à la maison des arts du Grütli, à Genève. Un public cosmopolite assez nombreux le suit. Mais nous avons tendance à oublier que dans cette ville suisse, un nombre considérable de citoyens suisses, issus de l'immigration, y vivent. Cela ressemble quelque peu à des villes de la France voisine. Le vivre ensemble s'annonçait-il de lui-même ? Ou venait-il rappeler de la nécessité d'y croire et de le « consommer » en ces temps d'incertitudes et de menaces terroristes ? Patrice Mugny, Président de ce festival insiste dans son mot de présentation sur le fait qu' « il est indispensable d'accepter les différences même lorsqu'elles nous apparaissent peu compréhensibles. » De son côté, « le vivre ensemble est un défi à relever », selon Azouz Begag, président d'honneur du FIFOG 2017. Quant à Tahar Houchi, qui en est le directeur général et artistique, il déclame : « Chantons ensemble le vivre ensemble. » Enfin, Sami Kanaan, Conseiller administratif en charge du Département de la culture et du sport de la ville de Genève, il « Nous n'avons pas le droit de renoncer. Il nous faut continuer à multiplier les occasions de dialogue. Et le FIFOG en est une. » Le FIFOG d'or de la compétition officielle des longs-métrages a été attribué en ex-aequo au film arménien « Bravo virtuose » de Lévon Minasian pour « la maîtrise cinématographique du scénario et l'amour de la musique, l'amour de l'art » et à « Malaria » de l'iranien Parviz Shahbazi pour « l'amour de la vie, le courage d'être soide ses jeunes acteurs. » Le prix de la critique a été remporté par le film franco-afghan « Kabullywood » de Louis Meunier pour « un acte de résistance porteur d'espoir en remettant en vie une salle de cinéma, malgré une constante menace terroriste pesant sur Kaboul, capitale de l'Afghanistan. » Une mention spéciale a été accordée à l'actrice égyptienne Menna Chalabi pour son rôle dans « Nawara » de Hala Khalil pour « son interprétation touchante et convaincante dans les situations les plus éprouvantes.»