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Interview Anthony Bellanger, Secrétaire Général de la Fédération Internationale des Journalistes (FIJ): «Vous n'avez pas fini d'entendre parler de la FIJ en Tunisie pendant au moins 2 ans !»
Publié dans Le Temps le 20 - 05 - 2017

Ce n'est pas la première fois qu'il visite la Tunisie. En juillet dernier, il était déjà venu rendre hommage à Nejiba Hamrouni, ancienne Présidente du Syndicat National des Journalistes Tunisiens (SNJT), décédée quelques semaines plus tôt. Il avait également rendu visite à la famille de la défunte. Un grand moment d'émotion, me confiera-t-il. Lui, c'est Anthony Bellanger, journaliste, historien et syndicaliste français. Depuis 2014, il a rejoint la Fédération Internationale des Journalistes (FIJ). Il y occupe actuellement le poste de Secrétaire Général et c'est à ce titre qu'il a été convié par le SNJT, pour assister au démarrage de son 4ème Congrès. Profitant de sa présence en Tunisie, Le Temps a interviewé Anthony Bellanger et l'a questionné notamment sur les menaces qui pèsent sur la liberté de la presse en Tunisie et le rôle des politiques à ce propos.
Le Temps : Vous êtes Secrétaire Général de la FIJ. Etes-vous là pour superviser le déroulement du 4ème Congrès du SNJT ?
Anthony Bellanger : Je ne suis pas membre du syndicat tunisien et je ne peux, en aucun cas, prétendre jouer le rôle de superviseur lors de ce congrès à l'issue duquel sera élu le nouveau bureau exécutif. J'ai tout simplement répondu favorablement à l'invitation du président sortant du SNJT, Néji Bghrouri, qui est d'ailleurs membre du bureau exécutif de la FIJ. Ma présence est surtout symbolique car je représente les 600.000 journalistes du monde. Je suis juste un observateur et un facilitateur. D'ailleurs, samedi matin, je reprends le chemin de Bruxelles et n'assisterai pas au vote. Par contre, je suivrai avec grand intérêt le résultat des élections dimanche et je suis persuadé que le système démocratique mis en place au sein du SNJT, depuis quelques années, portera ses fruits et que le meilleur ressortira des urnes. Il est clair que personnellement, je n'ai pas de position par rapport à l'issue des votes. Je peux juste témoigner des efforts fournis par l'équipe sortante aussi bien en Tunisie qu'au sein de la FIJ.
Justement, depuis quelques temps, nous assistons à une revivification des relations entre le SNJT et la FIJ. Est-ce bien le cas?
La Tunisie jouit d'une place privilégiée au sein de la FIJ et ce qui est sûr c'est que vous n'avez pas fini d'entendre parler de la Fédération pendant au moins deux autres années et pour cause ! D'abord, en novembre prochain, il a été décidé de réunir le comité exécutif de la FIJ à Tunis. De plus, la Tunisie abritera, en juin 2019, le 30ème congrès mondial de la FIJ. Pour la première fois depuis la création de la Fédération, le congrès se tiendra dans un pays arabe et en Afrique. Ce n'est pas rien surtout que le monde arabe est considéré comme l'une des régions les plus dangereuses au monde pour les journalistes et qu'en 25 ans, près de 700 professionnels y ont perdu la vie. La tenue de ce congrès à Carthage ne fera que renforcer le positionnement du SNJT et placera la Tunisie au cœur du monde car plus d'une centaine de médias internationaux seront sur place et tous suivront avec attention le déroulement de cet événement.
Quelles sont les grandes lignes du congrès de 2019 ?
En 2011, la Tunisie a réussi à se débarrasser d'un système politique intolérable dans un système de non violence et de pacifisme grâce à une collaboration entre les différentes entités et notamment avec tous les syndicats dont le SNJT. Cette expérience mérite d'être mentionnée et louée. Maintenant, huit ans après cette révolution, il est important que la FIJ vienne sur place pour faire un point sur l'état de la presse et sur l'état général et notamment politique du pays. Il est clair que nous n'allons pas lors de ce congrès régler tous les problèmes des journalistes en Tunisie mais nous allons tenter de rappeler aux citoyens et aux dirigeants l'importance des médias comme vecteurs de la démocratie et pourquoi il est crucial de laisser les journalistes travailler en toute liberté et sécurité. De même, durant ce congrès international, nous allons rendre hommage à Nejiba Hamrouni mais aussi aux deux collègues tunisiens portés disparus en Libye depuis septembre 2014 et dont nous espérons toujours avoir des nouvelles. Nous aurons également une pensée pour tous les journalistes, à travers le monde, morts, kidnappés ou croupissant en prison et ce, lors d'une action publique collective dans la rue. En France, l'année dernière, lors du congrès d'Angers, nous avons fait une marche blanche silencieuse, rose à la main, en hommage à tous nos confrères tombés. C'était un moment très fort de mémoire et de recueillement.
Quelles menaces pèsent sur la liberté de la presse en Tunisie ?
Nous savons que plusieurs journalistes tunisiens ont subi et continuent de subir des menaces et des agressions et sont même parfois condamnés à des peines d'emprisonnement. Ceci est un constat maintenant nous savons aussi que le SNJT n'est pas cantonné dans sa petite bulle, qu'il dénonce régulièrement ce qu'il y a à dénoncer et qu'il défend les journalistes mais aussi se bat sur d'autres fronts syndicaux, sociaux, droits-de-l'hommistes et autres : augmentations salariales, amélioration des conditions de travail, égalité des chances entre les hommes et les femmes, etc. A la FIJ, nous avons un bureau spécial répertoriant tous les abus dont sont victimes les journalistes et nous observons de près ce qui se passe dans le monde. J'avoue que, parfois, nous regardons avec inquiétude l'évolution de la situation de la liberté de la presse en Tunisie. Je pense qu'à un certain moment, il faudra taper du poing et qu'il faudra à chacun d'assumer ses responsabilités sans interférer dans celles des autres. Un journaliste ne peut pas correctement faire son travail s'il a perpétuellement une épée de Damoclès au-dessus de la tête. C'est clair que cela ne concerne pas tous les journalistes et médias en Tunisie mais les chiffres sont parlants et les faits sont là pour nous rappeler qu'il est urgent que cela cesse pour ceux qui font l'objet de menaces continues.
La FIJ interviendra-t-elle à ce propos ?
Il est clair qu'avant le congrès international de 2019, je mènerai une délégation auprès du Président de la République et du ministre de la Justice pour les interroger sur l'état de la liberté de la presse, demander des comptes et demander à ce que les agressions, les intimidations et les abus contre les journalistes cessent pour leur permettre de faire correctement leur travail. Je n'invente rien et je ne ne veux pas noircir le tableau mais les faits sont avérés, preuves à l'appui et je répète que la situation semble vraiment préoccupante.
Lors de son dernier discours, le Président Essebsi a demandé aux médias d'aider à stabiliser a situation générale en Tunisie. Qu'en pensez-vous ?
Les médias et les journalistes ne sont pas là pour aider les politiques. Le journaliste a pour mission principale de rendre compte d'une situation et de partager une information qu'il aura recoupée et sur laquelle il aura travaillé longtemps. Il n'est pas là pour aider un pouvoir politique, économique ou judiciaire. Le journaliste ne demande rien de plus que de pouvoir partir en reportage sur terrain, de faire son travail correctement sur terrain et de revenir sain et sauf pour pouvoir transmettre l'information. Tout au long de ce processus, il doit se savoir en sécurité et qu'on ne vienne pas le menacer parce qu'il y a des vérités qui ne sont pas bonnes à dire, à entendre ou à lire. A partir de là, c'est la responsabilité des politiques d'assurer sa sécurité. Quant au SNJT, sa mission est justement de dire aux politiques voici les problèmes que nous rencontrons et à vous de les régler maintenant. Ce n'est même pas le rôle du syndicat de résoudre ces problèmes. Cette entité a plutôt pour mission de défendre les professionnels du secteur et leurs intérêts. Nous savons tous que les journalistes sont l'un des piliers de la démocratie et pour qu'ils soient un vrai pilier solide et résistant face au retour de la dictature, il faut qu'en face, les autres piliers soient forts, notamment la justice et la politique.


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