«La récolte des grandes cultures dans l'ensemble du pays est estimée cette année à 17 millions de quintaux contre 12 millions de quintaux l'année écoulée, soit une hausse de 5 millions de quintaux et ce, malgré la baisse des quantités de pluie pendant les mois de mars et avril derniers et leur impact sur la réduction de la production «, a souligné mercredi Omar El Behi, secrétaire d'Etat chargé de la production agricole. « La récolte de céréales dans la région de Zaghouan a aussi connu une hausse par rapport à la saison 2015-2016 enregistrant 1,1million quintaux contre 750 mille quintaux «, a ajouté le secrétaire d'Etat dans une déclaration à l'agence TAP en marge du coup d'envoi de la saison de récolte 2016-2017 dans l'une des fermes agricoles à El Fahs à Zaghouan. Il a, en outre, indiqué que tous les moyens, équipements et centres de dépôt et de collecte ont été mis à la disposition des agriculteurs pour garantir le bon déroulement de la saison de récolte. Récolte en hausse de 20 % à Jendouba La campagne des moissons à Jendouba qui démarre, le 6 juin 2017, s'annonce prometteuse. La récolte des céréales est estimée par le commissariat régional au développement agricole (CRDA) à 2 millions de quintaux, en hausse de 20 % par rapport à la campagne précédente (1,6 million qx). La production s'étend sur environ 87 mille ha, avec un rendement de 23 q/ha. Cette proportion peut atteindre des pics de 65q/ha dans les périmètres irrigués et pour certaines variétés de semences, affirme à l'agence TAP, Ammar Balhi, responsable au CRDA. Les aléas climatiques et l'inconstance dans l'approvisionnement en eau irriguée constituent des obstacles à l'amélioration du rendement des récoltes, regrette Balhi. La région de Jendouba fournit 12% de la production nationale de céréales dont 65% de blé dur. Selon les estimations du ministère de l'agriculture, la récolte des céréales à l'échelle du pays devra totaliser, cette année, 17 millions de quintaux soit une augmentation de 38%, par rapport à la campagne précédente (12 millions qx). Agriculture de conservation Par ailleurs au cours du mois de Mars de l'année 2017, les comités d'octroi d'avantages ont approuvé 1180 opérations d'investissement d'un montant global de 144.7 Millions de dinars contre 1030 opérations d'investissement d'un montant global de 127.1 millions de dinars au cours de l'année 2016. Soit une progression de 13.9%. Toutefois, l'agriculture tunisienne est à la fois confrontée au défi de la rareté de l'eau disponible, de l'irrégularité des précipitations, se concentrant sur des périodes courtes et de l'aspect torrentiel de ces pluies. Ces phénomènes sont notamment responsables de l'érosion forte et de la dégradation des terres que connait la Tunisie. Les systèmes de cultures dominés par les céréales (blé notamment), avec pâturages quasi généralisés des résidus de cultures (chaumes) par des troupeaux ovins itinérants, ont progressivement vus les jachères se réduire, au profit de rotations courtes concentrées sur les céréales à pailles. Cette situation a conduit à la fois à une dégradation de la structure des sols, à une perte importante de matière organique et à une réduction de la fertilité des sols, sans compensation par apports de fumures. Dans ce contexte, l'agriculture de conservation a prouvé son efficacité pour la restructuration du sol, l'amélioration des taux de matières organiques, la rétention de l'eau, la réduction de l'érosion ainsi que la diminution de la pollution des ressources en eau. Au niveau de la production agricole, l'agriculture de conservation a montré qu'elle permet une stabilisation des rendements entre les années humides et sèches conduisant à une amélioration de la sécurisation du revenu des agriculteurs et de la production de denrées alimentaires. A ce niveau, le projet d'appui à l'agriculture de conservation se traduit par la réalisation d'essais, de mesures et d'études de terrains menés chez les agriculteurs et avec eux, portant sur des aspects agronomiques (apports organiques liés aux résidus de récoltes et plantes de couvertures, dynamique de l'eau et érosion...), zootechniques (interaction entre production animale et végétale) et économiques (étude des charges, de la rentabilité du matériel...). Ce travail porte à la fois sur les exploitations de grandes tailles, disposant de moyens économiques suffisant pour s'équiper du matériel nécessaire, sur les exploitations de moyennes tailles bénéficiant de conseils techniques apportés par des pôles de rayonnement et sur les exploitations de petites tailles sur lesquelles un travail de sensibilisation est entrepris.