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Le parfum en Islam selon Abdelwahab Bouhdiba
Publié dans Le Temps le 14 - 06 - 2017

Auteur d'un nouvel ouvrage intitulé "La culture du parfum en Islam" et paru chez Sud Editions, Abdelwahab Bouhdiba rencontrera le public mercredi 14 juin à 21h30 dans le cadre d'une soirée au Fondouk el Attarine. Pour retrouver les origines, les usages et les significations de tous les parfums de la tradition...
Sans doute, Fondouk el Attarine est bien l'endroit rêvé, le lieu idéal, pour une rencontre avec Abdelwahab Bouhdiba autour de son nouvel essai sur la culture du parfum en Islam! Niché au coeur du souk des parfumeurs de Tunis, ce fondouk remonterait à l'époque hafside, en ce treizième siècle qui vit l'épanouissement de la nouvelle capitale de l'Ifriqiya. Aujourd'hui encore, autour de la grande cour centrale, des galeries superposées dominent l'édifice récemment restauré pour devenir l'un des lieux de convivialité les plus prisés dans la médina.
Et comme il se doit, un livre traitant des parfums se devait d'être introduit au public dans le lieu qui s'y prête le mieux! Ainsi, auréolée du prix du meilleur éditeur 2017, l'équipe de Sud Editions recevra ses lecteurs et amis autour de Abdelwahab Bouhdiba et son désormais incontournable histoire du parfum en Islam. Monia Masmoudi et ses collaborateurs seront ainsi mobilisés dans ce qui fut et demeure l'antre des parfumeurs, pour une rencontre-dédicace des plus originales.
Entre éloge de l'alambic et route des épices
Dans son livre "La culture du parfum en Islam", Bouhdiba déploie sa recherche dans les domaines de la recherche et de l'anthropologie. Avec érudition, il propose de découvrir ce monde du parfum dans une lecture approfondie et motivée par des textes aussi éloquents que la démonstration de l'auteur. Sillonnant les héritages arabes, persans et turcs, Bouhdiba est pleinement dans son domaine, lui qui, après avoir publié un essai monumental sur la sexualité en Islam et des études pointues sur l'altérité en Islam, a été l'un des grands présidents de l'Académie tunisienne Beit El Hikma. Agrégé de philosophie, Bouhdiba a toujours assumé son penchant pour les sciences humaines, naviguant entre lectures historiques et sociologiques et décryptant par le savoir conjugué à l'aune de plusieurs disciplines, l'identité culturelle, ses arcanes et son aptitude au changement.
Entre réflexion théorique et approche empirique, Abdelwahab Bouhdiba a ainsi circonscrit un vaste champ de recherche qu'il a investi sans cesse, depuis qu'il dirigeait le Centre d'études et de recherches économiques et sociales (CERES). Après plusieurs travaux récents sur la culture du Coran ou l'homme en Islam, le voici qui aborde un domaine relativement peu connu voire teinté d'ésotérisme. Comment aborder la culture du parfum en Islam? Bouhdiba choisit de multiplier les éclairages tout en installant sa réflexion dans la lecture du Coran et de la Bible où il retrouve la dimension spirituelle des encens et la dimension paradisiaque associée au parfum.
Ceci posé, l'auteur précise son propos de deux manières. D'abord, il s'intéresse à une sociologie de l'odorat doublée d'une économie du parfum dans la ville musulmane et ensuite, il tente de retrouver chez Ibn Jazzar, Ibn Arabi ou Al Maqdissi les réminiscences les plus prégnantes du parfum. Ce faisant, Bouhdiba procède par des touches successives qui relatent l'essence même des choses. Il fait l'éloge de l'alambic, arpente la route des épices, hume les effluves poétiques de la fleur dans la littérature arabe ou revient sur la querelle du café après sa naissance en terre d'Islam.
Connaisseur incomparable des Mille et une Nuits, l'auteur ne pouvait pas ne pas aborder ce texte majeur et iconoclaste, sous le prisme du parfum. Il le fait en analysant la place du jardin, la symbolique du hammam et l'onirisme du corps dans ces contes dont l'érotisme a souvent été mis en avant. A chaque fois, l'auteur procède par courtes séquences, structure sa pensée de manière à ce que chaque lecteur - fût-il un profane absolu - puisse humer ces contes en regard des parfums qui les traversent et en émanent.
Le glossaire des parfums, héritage d'une mère, gage d'une tradition
S'éloignant des évocations casuistiques ou littéraires, la seconde grande articulation de l'ouvrage se veut plus didactique et cherche son ancrage dans la médecine ou la cuisine arabe. Ibn Jazzar ou Ibn Sina sont évoqués ainsi que la tentation d'une aromathérapie qui soignerait par les parfums ou d'une alimentation qui serait aussi une médication en soi. Cette partie de l'ouvrage est proprement savoureuse et permet à l'auteur d'installer son dispositif dans un univers de senteurs et de saveurs, entre miel, épices et condiments.
Encore une fois, Bouhdiba ne fait qu'effleurer les thématiques, ouvrir les portes de la perception devant son lecteur. Et comme toute médaille a son envers, il aborde ensuite ce qu'il qualifie de "anti-parfum, odeurs du diable et volutes aux esprits". Civilisation d'hygiène, l'Islam fait grand usage de l'eau y compris pour des raisons purificatrices, évacuant l'odeur du diable. L'usage maléfique des anti-parfums est aussi envisagé par l'auteur qui sillonne cet imaginaire du parfum sur tous ses versants. Exhaustif dans son propos, Bouhdiba investit ainsi toutes les catégories et propose un regard qui embrasse la totalité d'un savoir.
Le livre se termine sur un morceau de bravoure, prenant la forme d'un glossaire de cinquante pages relevant les terminologies botaniques et légendaires ayant trait au parfum. L'auteur avoue reçu une partie de ces informations précieuses de sa mère et son aïeule et, dans une langue poétique, laisse affleurer le souvenir à la confluence de la science botanique. Il en découle ce répertoire des plantes présentées brièvement quant à leurs origines et usages, avec leurs dénominations en arabe et en français. L'auteur complète enfin ce glossaire en éclairant son lecteur en ce qui concerne le sens précis de plusieurs mots techniques qui vont d'alambic à décoction en passant par sublimation ou macération. Une bibliographie se référant à des ouvrages en arabe et en langues européennes clôture ce livre de 280 pages qui vient de paraître chez Sud Editions et mérite de figurer dans toutes les bibliothèques.


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