Formés au répertoire classique, Les deux grands maîtres, le violoniste Chokri Khelifi et le pianiste Pétrov Todor ont brillé avant hier au centre culturel Néapolis, à l'occasion des journées Néapolis des Musiciens solistes. Des arrangements audacieux leurs permettent une programmation originale, de la musique classique au jazz, en passant par la création contemporaine. Cet événement musical a tenu ses promesses. Le violoniste Khelifi et le pianiste Todor ont lancé ce soir des notes allègres des sonates de Beethoven, de Bach et de Kreisler . Sous leurs doigts, les mélodies se sont élevées, ont saisi, le public tel un élan vital, par la main pour ne plus la lâcher. Les œuvres ont habité le public comme elles possédaient leurs interprètes. Le duo Khelifi et Todor, vit la musique plutôt qu'il ne la joue. Ils ont joué ce soir neuf morceaux mythiques de Beethoven, de Bach, de Kreisler, de Massenet, de Chaikouski, de Chopin et de Gade avec des accords et sans fioritures. Ils ont entraîné le public dans une rythmique effrénée, accentuée par des solos très touchants qui dégagent une sensation d'amour et de liberté. Très décontractés, ils ont pu magnétiser l'assistance avec leurs improvisations . La communion était totale. Ces jeunes musiciens ont fait chavirer les cœurs. Tout est complice pour envahir le public et l'inviter à écouter les sons du piano et du violon qui ont chanté et enchanté le public venu nombreux goûter aux délices de leurs productions. Les mélomanes, initiés ou amateurs ont reçu à une unanimité, les ovations d'un public charmé, enchanté et séduit par leurs magistrales prestations.La suite ne fit que nous ravir d'autant plus. Les morceaux se succédèrent et les mélodies ne purent que marquer et attirer fortement l'attention du spectateur. Ce dernier semblant comblé par le splendide spectacle acoustique qui lui était offert par le duo. L'espace s'est laissé envoûter par la qualité de l'interprétation et par la virtuosité des solistes qui possèdent tous un sens inné des rythmes et qui étonnent surtout par leur homogénéité et leur musicalité. Le violon et le piano parlent, rient, s'emballent, s'enflent puis murmurent . Une véritable symbiose et une parfaite harmonie s'est créée tout naturellement entre le duo et le public. Ivresse des sons et des rythmes. Le public ravi essaie de vivre cette atmosphère et par la même découvrir cette musique classique qui de nos jours demande à être plus connu dans nos cultures. Des rythmes magiques mais parfois mélancoliques et une parfaite symbiose entre Khlifi et Todor et le public. Tous les ingrédients d'une soirée succulente.