Plusieurs publications ont été consacrées à cette prestigieuse Cité qu'était Carthage, qui avait rayonné sur la méditerranée, mais il en manquait un ouvrage d'ensemble décrivant son histoire, des origines à la fin du IXème siècle avant J-C, jusqu'à son abandon au XIIIème siècle. Aujourd'hui, avec la parution de « Carthage, Maîtresse de la Méditerranée, Capitale de l'Afrique », ce vide est en grande partie comblé, d'après les auteurs du livre. Une initiative commune Cet ouvrage sur Carthage est donc, le premier d'une collection « Histoire et Monuments », dirigée par Samir Aounallah, (auteur de « Carthage Antique : des origines jusqu'à l'invasion vandale : 814-439 »), et qui ambitionne d'illustrer l'histoire et l'archéologie des principaux monuments et ensembles urbains de la Tunisie antique et médiévale. La mise en œuvre de cette nouvelle collection patronnée par le ministère des Affaires Culturelles, est une initiative commune de l'AMVPPC, (Agence de Mise en Valeur du Patrimoine et de la Promotion Culturelle) et l'INP, (Agence Nationale du Patrimoine). De plus, la publication de ce premier volume entend honorer et consacrer l'accord de coopération entre l'AMVPPC et l'Ecole Archéologique Italienne de Carthage, (SAIC), fraichement née, et dont le but affirmé, est de consolider la coopération tuniso -italienne dans les domaines de la mise en valeur, de la conservation et de la promotion du patrimoine archéologique. Un patrimoine valorisé Rappelons que depuis sa fondation en 1988, l'Agence de mise en valeur du Patrimoine et de la Promotion Culturelle, participe de façon active à la valorisation du patrimoine, en essayant de cibler un large public. Une valorisation passe d'abord, par un travail de sensibilisation qu'elle entreprend sans cesse en encouragent la publication des guides de sites de monuments et de musées, dans le but de réduire les distances entre le visiteur et le patrimoine tunisien. Grâce à Samir Aounallah et son équipe, il a été rendu possible la concrétisation d'un rêve longtemps caressé par le public, aussi bien que par le monde de la recherche, en nous proposant un livre unique de 415 pages qui a réuni pour son élaboration, 42 spécialistes tunisiens, italiens, français et maltais, dans le domaine archéologique et anthropologique. Les textes ont été réunis par Samir Aounallah et Attilio Mastino, président de l'Ecole Archéologique Italienne de Carthage ; adaptés par François Baratte, professeur d'archéologie de l'art antique et Louis Maurin, professeur honoraire à l'Université de Bordeaux. La quête du spécifique et de l'universel Dans la préface signée Mohamed Zinelabidine, ministre de la Culture, on lit : « que reste-il de cette mégapole, où mythe et réalité se mêlent et s'entrelacent ? ...Face à un monument, face à une pierre ou au détour d'ure conversation, rapportée par le souffle du passé, la scène édulcorée ressuscite, se repeuple et s'anime pour nous rappeler ce que furent, la grandeur et la décadence d'un empire... » En effet, le tableau que nous brossent dans ce livre, les auteurs spécialistes des vies passées de la Cité, offrira aux savants et aux lecteurs, un éclairage scientifique, sous l'angle d'une succession d'instantanés. Cette œuvre collective rédigée avec soin par un panel de chercheurs, chevronnés, nous donne le privilège de revivre l'enchantement dans la quête du spécifique et de l'universel. Cette terre au carrefour des cultures et des civilisations qui rayonnaient sur le pourtour de cette Mare Nostrum , qui a vu se succéder au Sud de son Bassin et au fil des siècles, Phéniciens, Romains, Vandales, Byzantins, Arabes et qui se sont mélangés aux autochtones, est le creuset d'un heureux syncrétisme dans lequel les auteurs ont trempé leurs pinceaux pour restituer les couleurs chaudes du pays et faire ressortir la fécondité du génie créateur tunisien dans ses multiples déclinaisons. L'éternelle rivale de Rome Dans « Avant-propos », signé Kamel Bchini et Faouzi Mahfoudh, respectivement, (directeur général et directeur de l'AMVPPC), les auteurs estiment qu'avec le présent volume, une contribution supplémentaire vient enrichir la bibliothèque carthaginoise déjà grande de nombreux ouvrages consacrés à la prestigieuse métropole antique... Mais les promoteurs de cette initiative, précisent-t ils, avaient un deuxième objectif ; illustrer la première mission des autorités du patrimoine tunisien : protéger le legs passé, communiquer le plus largement possible à son sujet et le rendre accessible à tous. Parmi les plus grands sites archéologiques tunisiens, celui de Carthage bénéficie d'une prédilection particulière auprès des chercheurs et des publics visiteurs, au même titre que d'autres Cités illustres du Bassin méditerranéen, tels ceux d'Athènes et de Rome. Outre deux principales parties du livre richement illustrées et consacrées à Carthage : « Punique » puis « Romaine », Samir Aounallah vient rappeler dans sa conclusion, que la Cité est presque systématiquement associée à ces personnages emblématiques que sont au premier rang, Elyssa et Hannibal, mais d'autres aussi comme, Hannibal Barca, Magon ou Hannon. Tous ensemble, écrit-il, ils renvoient l'image de Carthage punique, capitale de la méditerranée, maitresse d'un vaste empire et éternelle rivale de Rome. Visite guidée du site de Carthage A l'occasion de la parution du livre sur Carthage, et pour mieux ancrer une stratégie de communication qui a pour objectif la valorisation du patrimoine du pays et la promotion du tourisme culturel, les représentants de l'AMVPPC ont invité le lundi 05 mars, les journalistes de la place, à une édifiante visite guidée au site de Carthage : du musée de Byrsa, à l'Amphithéâtre, en passant par les Thermes d'Antonin, le Théâtre et les Citernes de la Maalga. Une visite conduite et commentée par Samir Aounallah, en présence de Kamel Bchini (directeur général de l'AMVPPC) et de Daouda Sow, directeur des Etudes, de la Programmation et de la Coopération Internationale et cheville ouvrière de l'événement. Un itinéraire pour entamer un périple historique au milieu des ruines de Carthage, offrant un décor dans lequel le temps semble s'être arrêté. Le lieu nommé quartier Hannibal, était l'une des plus belles et des plus évocatrices vues qui s'offraient aux visiteurs du haut de la colline de Byrsa, et qui résume l'histoire de Carthage, de ses origines phéniciennes à son abandon total au XIIIème siècle, selon Samir Aounallah. L'initiative dans son ensemble, est à saluer.