C'est un secteur qui pèse environ 6 milliards de dinars, soit 4% du PIB national. C'est un secteur qui est encore régi par un système de quotas. Un système qui impose à chacun des 35 concessionnaires distribuant dans l'ensemble 45 marques un nombre limité des véhicules à importer. 70% des marques distribuées en Tunisie sont d'origine européenne. Le secteur connaît un croissance annuelle d'environ 6,4%. Dans sa dernière analyse l'intermédiaire en bourse Amen Invest, se focalise sur l'état des lieux du secteur ainsi que ses difficultés. Décryptage ci-dessous. D'après les analystes d'Amen Invest, l'année 2018 s'annonce difficile. Entre autres, le marché officiel cède encore face au marché parallèle. D'autant plus que c'est la réduction des quotas des voitures importées qui profite directement au marché parallèle. La poursuite de la dépréciation du dinar face aux principales devises et l'augmentation de l'impôt sur les sociétés (IS) pour les concessionnaires à partir de 2019 (exercice 2018) de 25 à 35%, aura également des conséquences négatives sur le secteur. Outre, la forte pression fiscale annoncée dans les nouvelles mesures de la loi des finances 2018. Des mesures qui prévoient une augmentation moyenne de 25% des droits de consommation et de 10 à 15% des droits de douane pour l'importation respectivement des VP et des VU, des pièces de rechange et des composants destinés à l'industrie automobile locale, sans compter l'augmentation de 1% de la TVA. A celà s'ajoute la hausse des ventes sur le marché parallèle. Des ventes qui restent en totale franchise d'impôt, bien que dans le cadre de la lutte contre le marché parallèle, les autorités ont mis en place des nouvelles dispositions réglementaires pour le régime FCR. En effet, un nouveau décret de l'année 2018 régissant la vente des véhicules sous régime FCR a interdit la vente des voitures importées de l'étranger avant le passage d'un an de la date de son entrée en Tunisie. L'analyse de l'intermédiaire en bourse fait également montrer des hausses prévues des prix du carburant ainsi que la hausse des polices d'assurances. A noter Le taux de motorisation en Tunisie est très faible, avec 91 véhicules particuliers pour 1000 habitants (ce qui confirme le potentiel du marché), quatre fois moins qu'en Europe. En comparaison avec nos voisins de l'Afrique du Nord, ce taux est de 130 véhicules pour 1000 habitants en Algérie et 80 véhicules pour 1.000 habitants au Maroc. Les défis du marché Les constructeurs automobiles étrangers présents sur le marché tunisien ne disposent que d'une marge de manœuvre très faible quant à la gestion de leurs gammes. De plus, leurs positions sur le marché ne reflètent pas leurs réelles politiques commerciales. Par conséquent, les constructeurs étrangers considèrent davantage le marché tunisien comme un marché limité sur lequel il est possible d'écouler des volumes préétablis, mais qui ne mettait pas en concurrence, à l'image d'autres marchés, toutes les firmes internationales ; Le secteur reste encadré par un système de quotas pour l'importation de véhicules, conduisant ainsi à un « marché parallèle » dommageable pour les revenus de l'Etat et pour le développement de la filière ; Face à une forte demande, l'offre demeure contrainte par la réglementation qui régit le secteur ; La dépréciation du dinar tunisien face aux principales devises a entraîné une hausse mécanique moyenne des prix à la vente de 26% face à l'euro et de 22% par rapport au dollar entre 2016 et 2017 ; Les nouvelles dispositions de la loi de finances 2018 qui prévoit une augmentation moyenne de 25% de la taxe à la consommation et de 10 à 15% des droits de douane frappant l'importation des voitures particulières et de véhicules utilitaires, des pièces de rechange et des composants destinés à l'industrie automobile locale, sans compter l'augmentation de la TVA de 1%. Ainsi que le relèvement du taux d'imposition de 25% à 35% et ce, à partir de l'exercice 2018. D'après les dernières statistiques de l'Agence Technique des Transports Terrestres (ATTT), ce parc est estimé à fin 2016, à près de 2 millions véhicules et continue de croître de 70 à 80 000 véhicules supplémentaires par an, soit une croissance annuelle moyenne de 6,4%.Ce parc a une moyenne d'âge élevée. Une situation qui est due aux taux élevés des droits et taxes et à une offre de véhicules inférieure à la demande (système de licences d'importation). Les marques Européennes ont, pendant très longtemps, dominé le marché tunisien et continuent de représenter une partie importante des importations soit 70%. Les marques asiatiques sont en pleine ascension sur le marché tunisien à l'instar de la tendance sur les marchés mondiaux.