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«Le monde ne tourne pas rond, ma petite-fille»
Le Temps
Publié dans
Le Temps
le 08 - 06 - 2018
Enseignante, journaliste à "Jeune Afrique", Sonia Mabrouk officie sur Public Sénat depuis 2008 et sur Europe 1 depuis 2003. Photo ©E-PRESS PHOTO.COM
Détonante. La journaliste Sonia Mabrouk publie, ces jours-ci, un livre d'entretiens avec sa grand-mère tunisienne. Elle y parle identité, islam, terrorisme. Portrait d'une étoile montante du paysage audiovisuel français.
À
Tunis
, Delenda suit l'actualité française du fond de son lit. À
Paris
, Sonia la commente et la crée, la façonne, la questionne. Chaque jour, pendant quelques minutes, elle décroche le téléphone, traverse la Méditerranée et revient dans le pays qui l'a vue naître. Au bout du fil, c'est une auditrice d'un genre très spécial, une interlocutrice de l'intime, qui souhaite poser ses questions à Sonia Mabrouk, la journaliste vedette de Public Sénat et d'Europe 1.
Delenda, cette grand-mère qui parvient à instiller sagesse et humour dans les drames contemporains. Printemps arabes, patriotisme, destin de la
France
, de la
Tunisie
, attentats, rien ne lui échappe. Quand on a comme prénom une locution latine intimant l'ordre de détruire — « Delenda Carthago », "il faut détruire
Carthage
", la formule de Caton l'Ancien — on ne s'embarrasse pas des idées reçues. En raccrochant, Sonia Mabrouk aura remis en question bien des évidences.
Une francophilie
chevillée au corps
« Au départ, je n'avais pas le projet de publier ces échanges, je les avais retranscrits pour garder une trace. Finalement, quand on m'a proposé d'écrire un livre, d'y évoquer les sujets sur lesquels je pouvais donner mon avis, j'ai tout de suite pensé à ce dialogue avec ma grand-mère, débuté en août 2016. » À l'antenne comme au café, Sonia Mabrouk s'exprime dans une langue claire, incisive, sans accent.
Celle qui fut la première
Tunisienne
à présenter un journal télévisé en
France
a obtenu la nationalité française, en mai 2010, à l'issue d'un test d'évaluation, encore d'actualité, qui insiste sur la maîtrise de la langue française. Une « arme d'intégration massive », selon Sonia, qui aime à rappeler que son amour pour la
France
est aussi passé par la littérature. Née en 1977 à
Tunis
, éduquée à l'école française, elle a même associé dès le berceau, « naturellement », son pays d'origine et son pays d'élection. Dans le roman familial, où l'on retrouve un grand-père diplomate,
France
et
Tunisie
forment une fratrie parfaite, livrent un référentiel complémentaire.
À une époque où la honte étreint celui qui ose exprimer un attachement à la patrie, Sonia Mabrouk parvient à déclarer sa flamme à son pays d'élection tout en gardant une place de choix pour sa terre de sa naissance. Peu en phase avec l'image communément admise de l'immigrée maghrébine, elle cultive une francophilie qu'on ne semble plus trouver que chez ceux qui ont vécu l'ailleurs. « J'appartiens à une génération qui vient en
France
par choix, non par lien colonial. »
En prenant position, sur Twitter, contre la journée du voile organisée à Sciences Po, en avril 2016, ou en réagissant, au moment de la polémique du burkini, elle est définitivement sortie de sa réserve. Avec Le monde ne tourne pas rond, ma petite-fille, ce dialogue socratique en famille publié chez Flammarion, elle enfonce le clou. La dénonciation de ces connivences faussement naïves avec l'obscurantisme, qui lui a valu d'être traitée d'« Arabe de service » ou, comble de l'absurde, d'islamophobe, lui a aussi donné envie d'aller plus loin.
« On me reproche d'avoir fait des études et d'aimer mon pays », confie-t-elle. Comme si, dans la
France
des attentats, il convenait à tout prix de circonscrire les musulmans de
France
dans une réserve victimaire. Sonia Mabrouk rêve d'un jour où l'on donnerait la parole, en
France
, à la classe moyenne émergente issue du Maroc, d'Algérie ou de
Tunisie
, une large proportion d'individus dont le seul crime est d'être intégrés. Elle ne l'ignore pas, la tâche est immense.
Après des années passées à enseigner en
Tunisie
, celle qui est devenue journaliste pour redonner aux "nouvelles" tout leur sens — « dans ce métier, il n'existe pas de routine, ça change tous les jours » — cultive son appétence pour le débat, avec succès. Dans On va plus loin, sur Public Sénat, à 22 heures, elle force à la réflexion, à l'heure où d'autres chaînes se contentent de dérouler un flux d'informations continu. Depuis son arrivée au Débat des grandes voix, d'Europe 1, le nombre d'auditeurs a doublé.
Elle a aussi fondé l'Association des musées de la Méditerranée (AMMed). Le musée national des Beaux-Arts d'Alger, le musée Archéologique de Thessalonique, le musée d'Art copte du Caire... : de chacun de ces lieux de culture, elle tire un documentaire diffusé sur Arte, un livre d'art et une plate-forme numérique. « Une réponse à ceux qui m'affirment que le dialogue des cultures est une expression creuse. » Loin de l'insipide antienne d'un mondialisme frelaté, le parcours exemplaire de Sonia Mabrouk prouve que si les mots ont un sens, les trajectoires aussi.
Sonia Mabrouk cueille
les fleurs du Coran
Cela fait quelques années que Sonia Mabrouk occupe une place singulière dans le paysage audiovisuel. Sur Public Sénat comme sur Europe 1, elle analyse avec un esprit pénétrant nos grandes questions de société. Plutôt que de jouer de son charme, elle s'impose par une personnalité directe, réfléchie. Intense dans ses questions, franche sans être abrupte, on ne la surprend jamais en défaut de partialité ni dupe d'une idée à la mode.
Tunisienne
devenue française, professeur d'université devenue journaliste, on comprend ce qui l'a attirée dans la
France
: la faculté de ne rien perdre de sa culture d'origine, ni de sa religion - elle est musulmane - tout en accédant à un universalisme qui est la clé de l'idée française. Un chemin de conversion emprunté avant elle par les écrivains qu'elle admire, Romain Gary, Eugène Ionesco, François Cheng ou Andreï Makine.
Avec le récit qu'elle publie, Sonia Mabrouk se livre beaucoup plus qu'elle ne le fait dans ses émissions où elle se garde d'afficher ses croyances et ses opinions. Elle lève ici le voile sur cette question de l'islam qui est au coeur de l'actualité depuis près de vingt ans. Sujet délicat, complexe, qui recoupe un choc de civilisations, abordé de manière originale à travers un dialogue avec sa grand-mère Delenda, femme délicieuse de la grande bourgeoisie arabe éclairée. Deux générations dialoguent ainsi sur la question du voile, du burkini, du wahhabisme, du salafisme, mais aussi sur des débats collatéraux comme celui amorcé par le brûlant rétiaire Eric Zemmour. Sonia Mabrouk qui sait manier l'ironie ne prend pas bille en tête les foucades et les fulminations de l'éditorialiste. Elle ne croit pas que l'intégration française doive passer par une drastique «dezemmourisation» ni que «le prénom soit la
France»
. S'appeler Sonia, Mohammed ou Omar n'a rien de rédhibitoire. Ce qui compte pour elle, ce sont «les valeurs partagées».
Sonia Mabrouk croit à un islam des lumières
Si c'est surtout la
France
qui est au coeur de cet échange, les questions internationales ne sont pas moins abordées. Le Moyen-Orient a été pour les Occidentaux un territoire d'expérimentation souvent calamiteux. Sonia Mabrouk relève les erreurs de la politique américaine en Irak, en Syrie, en Libye, tout en reconnaissant que Jacques Chirac aussi bien dans le conflit israélo-palestinien que dans l'invasion de l'Irak a su garder intact le capital d'«estime conservé par la
France
dans le monde arabe». Elle croit l'instauration d'un islam des Lumières possible comme Malek Chebel. Même s'il a existé un islam tolérant, cultivé, porteur de hautes valeurs civilisatrices, il n'est pas certain qu'on puisse trouver un Voltaire musulman comme elle l'espère, car le Coran n'est pas aussi souple que l'Evangile. Surtout, le message du Dieu des chrétiens est profondément humanisé, incarné, ce qui n'est pas le cas du Coran.
La question n'en demeure pas moins passionnante car elle est évoquée dans ce livre vibrant par une femme qui possède des qualités qui coexistent rarement: la ferveur, l'intelligence et la tolérance.
"Le monde ne tourne pas rond, ma petite-fille", de Sonia Mabrouk, Flammarion, 224 pages, 19 €.
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