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La Petite Touche entre arts et design
Publié dans Le Temps le 20 - 09 - 2018

Inaugurée au début de l'été, La Petite Touche est bien plus qu'une galerie d'art. Animé par Hend Bouaziz, cet espace qui se trouve sur la route de Gammarth crée de nouvelles traditions et conjugue mode, antiquités, artisanat et design. Avec en prime une nette prédilection pour l'art moderne.
Hend Bouaziz évolue dans des mondes différents. Menant de front une carrière dans l'enseignement de la gestion et un travail littéraire qui lui a valu la parution de plusieurs ouvrages, cette artiste dans l'âme vient de créer un espace culturel des plus fédérateurs.
De la patine d'un meuble ancien au drapé d'un costume traditionnel
La Petite Touche vient en effet de voir le jour avec l'objectif assumé de créer les conditions d'une rencontre entre tous les arts et expressions contemporaines. Dans le style de plusieurs espaces récents, ce lieu conjugue divers supports, ne se contente pas d'être une simple salle d'exposition mais tente de mettre en regard diverses approches et démarches. Un piano trône au milieu d'une pléthore d'oeuvres. Au gré des inspirations et des collections, le piano changera de place, cédant de l'espace aux muses invitées et à celles qui hantent le lieu de leur joie.
L'animatrice des lieux entend ainsi donner à la convivialité la plénitude de son sens. Se retrouver, se rencontrer, se reconnaître et aussi créer des projets en commun. La Petite Touche bourdonne d'initiatives et déborde de beauté. Car cet espace est dédié au beau sous toues ses formes. De la patine d'un meuble ancien au drapé d'un costume traditionnel, d'une mystérieuse figurine à une peinture métissée, les expressions se côtoient sans s'exclure. Au contraire, l'agencement des lieux qui change quasiment chaque semaine, institue un dialogue entre les oeuvres et invite le regard à la contemplation de chaque détail.
Ici, l'oeil va à la rencontre du signifié dans l'art. En d'autres termes, ces tissages subreptices qui créent des réseaux entre les expressions artistiques affleurent visiblement dans cet espace conçu pour être ouvert à ce type de rencontres. Hend Bouaziz y veille tout en essayant de structurer ces objets dans une cohérence inédite qui constitue sa touche propre. De fait, l'espace fonctionne ici comme une installation permanente et non pas comme une galerie passive, simplement marchande. cet aspect est primordial et donne à la Petite Touche toute son originalité.
Poser un regard libre sur tous les arts associés et sans hiérarchie
Les artistes ne s'y trompent pas. Ils sont déjà nombreux à fréquenter le lieu et y présenter leurs oeuvres. Ils sont tout aussi nombreux à entrer en résonance et enrichir l'espace de leurs projets; au point d'y instaurer une belle atmosphère de rêvoir. Ici, point de vernissages ni de décrochages! La dynamique est permanente et les objets exposés bougent sans cesse, changent et parfois se transforment. On y rentre comme dans le rêve d'une Alice au pays des merveilles et on en ressort les yeux pleins de lumière.
Il est important de souligner que de nombreux espaces culturels adoptent des approches similaires. On peu par exemple citer Musk and Amber aux Berges du lac qui n'est pas non plus un showroom classique. On peut aussi citer Casa Negra ou encore l'Atrium à Carthage. Tous ces espaces sont novateurs dans la mesure où ils nous apprennent que la galerie classique n'est plus le lieu cardinal du marché de l'art. Ainsi, ces synergies des expressions contribuent à décloisonner les modes expressifs et conjuguer les arts. Placée dans cette logique, la Petite Touche multiplie les initiatives, offre un cadre propice aux échappées belles et, surtout, contribue à l'essor de l'art sous toutes ses formes.
La nouvelle génération d'espaces d'exposition est en train d'arriver, s'inspire des techniques de l'installation et de la performance et rénove notre regard sur les arts et leur complémentarité avec d'autres voies comme celles des designers, des artisans ou des poètes et musiciens. Du nouveau à l'horizon pour sortir des carcans poussiéreux et des artifices désuets et enfin poser un regard libre sur tous les arts associés et sans hiérarchies...


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