Kamikaze de l'avenue Bourguiba Mouna Kebla a préparé elle-même la charge explosive Mouna Kebla, auteur de l'attentat sur l'avenue Habib Bourguiba à Tunis au mois d'octobre dernier, n'était pas connue des services de police. Elle avait adopté la pensée takfiriste, fait allégeance à l'organisation terroriste de Daech et établi des liens avec les dirigeants de ce mouvement sur l'espace virtuel pour s'initier à la fabrication des explosifs. Elle a, aussi, pu confectionner toute seule une charge explosive artisanale utilisée lors de cet attentat perpétré le 29 octobre dernier à proximité d'une patrouille de police qui avait fait 20 blessés parmi les agents de sécurité et 6 parmi les civils. Ces conclusions sont le résultat des recherches et investigations menées par l'unité nationale chargée d'enquêter sur les crimes de terrorisme, le crime organisé touchant à l'intégrité du territoire national relevant de la direction de sureté nationale, indique le ministère de l'intérieur dans un communiqué. Le ministère de l'Intérieur a précisé que cette unité, par le biais d'actions d'anticipation, de recherches et d'enquêtes techniques approfondies, a démantelé quatre cellules dormantes dans plusieurs gouvernorats de la République. Elles planifiaient en coordination avec des éléments terroristes postés dans les montagnes tunisiennes, une série d'attaques terroristes visant des cibles vitales dans le pays, notamment des attentats à la voiture bélier, des attaques au poignard, des empoisonnements et des explosions à distance, avant de rejoindre leurs camarades dans les montagnes. L'unité a pu également détecter et démanteler un laboratoire pour la fabrication de substances explosives et de gaz toxiques, et a saisi une quantité de matières premières et électroniques. Les recherches qui, selon le ministère de l'Intérieur ont été "menées dans le respect des droits des détenus", 12 personnes ont été arrêtées après coordination avec le ministère public au sein du pôle judiciaire antiterroriste ainsi que la saisie d'une grande quantité d'explosifs, de produits chimiques, de composants électroniques et d'un drone. Le porte-parole du ministère Sofiane Zaag avait déclaré à l'agence TAP que le Pôle judiciaire de lutte contre le terrorisme a confié à l'unité nationale de lutte contre les crimes terroristes relevant de la Direction Générale de la Sureté Nationale d'El Gorjani, l'enquête sur l'attentat suicide perpétré le 29 octobre, et que ladite unité a entendu tous les membres de sécurité et les civils blessés dans l'attentat. Il a indiqué "que l'enquête progresse suffisamment et que les éléments de l'affaire seront communiqués ultérieurement". La jeune femme Mouna Kebla, âgé de 30 ans et originaire du gouvernorat de Mahdia, avait trouvé la mort dans l'attentat qu'elle avait perpétré, rappelle-t-on. Espoir et désillusions de la jeunesse Un vécu pas du tout rose dans la ville de Rémada TAP - Sous le ciel clair d'une journée ensoleillée de cette fin de novembre, à Tataouine se dessine la face d'une réalité parfois sombre. Sur ce gouvernorat du Sud-est tunisien, se faufile un ciel brumeux et des horizons fermés d'un avenir incertain pour les gens déshérités, particulièrement les jeunes, des délégations frontalières. C'est à se demander si les responsables politiques sont vraiment conscients des souffrances des jeunes marginalisés. Chef lieux des combats historiques de mai 1958 pour le départ du dernier soldat français du sud tunisien, Rémada a toujours gardé sa vocation d'une ville de transit. Une fois sur place, le visiteur est vite intrigué par ce rassemblement de jeunes autour de la salle de jeu sur l'Avenue de l'indépendance et ses portes délabrées, témoin d'un vécu pas du tout rose. Sur le trottoir en face, Aziz Abdelhafidh en discussion avec ses amis, dégage une désespérance de vie. Plusieurs sont au chômage, les plus chanceux d'entre eux ont un travail saisonnier ou journalier qui leur permet de casser la routine d'un quotidien morose où s'estompe toute possibilité d'avancer. Déjà 29 ans, diplômé en droit d'entreprises et affaires depuis 2011 et plusieurs diplômes de métiers en poche, Aziz n'arrive pourtant pas à se trouver un boulot stable, encore moins un boulot correspondant à ses qualifications académiques. Ce jeune aux traits fins est un de 5 frères tous diplômés universitaires et dans divers métiers. "Aucun d'entre nous n'a été embauché, mon père est en chômage aussi, le seul moyen de subsistance pour la famille demeure celui de métiers temporaires", résume avec amertume Aziz. Ce cas n'est pas unique dans cette délégation riche en pétrole. Au sit-in pacifique, en cours depuis près de 3 mois, sont rassemblés des jeunes et moins jeunes de la région. "Le ras-le-bol total des fausses promesses des responsables locaux et régionaux", regrette Walid Abdelmoula, porte-parole du Sit-in baptisé "Sit-in de la dignité à Rémada"". Il annonce une grève générale et une grande manifestation samedi 1er décembre. "Nous sommes décidés à aller encore plus loin, toujours avec tous les moyens pacifiques possibles", souligne Walid. Les jeunes de Rémada décrient "les pratiques discriminatoires qui privent des postes dans des secteurs-clé, notamment dans les six sociétés d'exploitation pétrolières implantées dans la région". Tous fustigent la bureaucratie et le désintérêt latent à répondre à leurs demandes et revendications incessantes. Selon des chiffres officiels, sur cette région de 10173 habitants, le taux de chômage avoisine les 38 pc, alors que le taux d'échec scolaire est de 11,5 pc, ce qui constitue le second pourcentage au niveau régional à Tataouine, après celui enregistré à Dhehiba. Dans ce gouvernorat en forme de triangle aux portes du Sahara et une zone frontalière de 600 km avec la Libye et l'Algérie, le commerce est un secteur florissant. A Tataouine, "la contrebande est morte", affirment certains jeunes rencontrés pour lesquels la contrebande est parfois un mal nécessaire. Les mesures sécuritaires draconiennes leurs ont barré le chemin pour perpétuer cette activité. Dans des cités où l'Etat est perçu comme démissionnaire, les plus démunis n'ont souvent pas assez de choix. Le besoin impose à certaines personnes à recourir à un plan de survie. La pauvreté a façonné les choix de populations déshéritées poussées vers leur destin incertain. Toute une mentalité héritée qui voit en la contrebande la seule issue, au moment où certain agriculteurs des délégations proches se plaignent du manque de main-d'œuvre locale. Risquer sa vie pour une poignée de dinars n'a jamais découragé les plus audacieux. Résultat, des pertes humaines qui, depuis déjà 4 ans, qui se comptent par dizaines, uniquement à Rémada. "Onze passeurs ont trouvé la mort dans des courses poursuites avec les agents de la douane et de l'armée", selon les sit-ineurs de Rémada décidés à obtenir un boulot et des conditions de vie digne. Sans compter ceux qui meurent brûlés à bords de véhicules transportant des hydrocarbures. La vitesse excessive est derrière les accidents assez fréquents sur les routes peuplés de trafiquants de tout âge. Kasserine Tirs contre une patrouille sécuritaire Une patrouille de sécurité postée à l'entrée de la ville de Kasserine, au niveau de la localité de Bouzgam, a essuyé jeudi soir des coups de feu tirés par deux inconnus qui ont tenté de s'approcher de la patrouille avant de s'enfuir à bord d'une motocyclette, apprend la correspondante de l'agence TAP de sources sécuritaires. Les membres de la patrouille de sécurité sont sains et saufs alors qu'un citoyen été blessé et transporté à l'hôpital régional de Kasserine pour recevoir les soins, indique-t-on de même sources. Des renforts sécuritaires ont été dépêchés sur les lieux pour mener des opérations de ratissage à grande échelle à la recherche des deux fugitifs, ont précisé les sources sécuritaires.