– F.S. - Le prestige de l'Assemblée des représentants du peuple (ARP) est bafoué de toutes parts, soit par l'inconscience et l'insouciance des députés, soit parce qu'elle ne montre pas assez de sérieux et d'intérêt aux préoccupations quotidiennes du citoyen . Par conséquent, les députés doivent revoir leur copie, afin d'être mieux respectés par toutes les classes sociales, ainsi que par les corporations et les syndicats. Mais, peut-être, avec deux vieillards dépassés par les événements à la barre, on ne peut pas espérer mieux du rendement de l'ARP. Ainsi, ce prestige et cette aura de l'ARP viennent d'être bafoués par la Fédération générale de l'enseignement secondaire qui a cru bon de ne pas répondre à l'invitation des membres de l'Hémicycle. Des membres de la commission de la jeunesse, des affaires culturelles, de l'éducation et de la recherche scientifique ont déploré, mercredi, l'absence de réponse de la Fédération à l'invitation à deux séances d'audition au sujet de la crise qui perdure depuis des mois dans le secteur de l'enseignement secondaire. Le député Houda Salim a rappelé que la commission avait auditionné le ministre de l'Education et des hauts cadres du ministère qui ont fait savoir que 13 réunions de négociations ont eu lieu avec la fédération de l'enseignement secondaire et que cette dernière refuse à chaque fois de signer un accord malgré la convergence des vues sur certains points. Elle a estimé que la poursuite de cette crise est "inadmissible". Initialement professeur, elle a indiqué que la situation des enseignants du secondaire n'est pas aussi alarmante comme le prétend le syndicat puisque la moyenne des salaires se situe aux alentours de 1500 dinars par mois contre seulement 15 heures de travail. Il est inconcevable, a-t-elle dit, que les élèves se retrouvent dans la rue exposés à tous les dangers en raison de la perturbation des cours, appelant les enseignants à faire preuve de patriotisme et d'un sens élevé de responsabilité. De son côté, le député, Lakhdhar Belhouichet a rejeté les accusations adressées aux membres de la commission selon lesquels ces derniers n'accordent pas d'intérêt aux revendications du secteur, affirmant le souci de parvenir à régler cette crise le plus tôt possible. Responsabilité du gouvernement Il convient de souligner que plusieurs régions connaissent des protestations de parents et d'élèves exaspérés de la poursuite de la crise dans le secteur du secondaire et qui se sont rassemblés pour exprimer leur colère suite au boycott des examens du premier trimestre et éventuellement ceux du deuxième trimestre de l'année scolaire en cours. A ce propos, le parti Bani Watani a tenu le gouvernement et la coalition au pouvoir pour responsables de "la crise de l'institution éducative sans précédent ainsi que du désarroi des familles face à la dégradation de la situation" dans ce domaine. "Le gouvernement n'a pas l'aptitude à identifier (les besoins) du moment et à prendre des mesures efficaces en temps utile et fait preuve de confusion et de mauvaise gestion dans les nominations et les choix", a estimé le parti dans une déclaration rendue publique mercredi. Il a également condamné "l'utilisation des appareils de l'Etat comme une arme dans les conflits politiques, la réalisation des intérêts des individus et des groupes, l'exploitation de la précarité des institutions et de la fragilité de la jeune démocratie ainsi que le déclin de l'éthique". Bani Watani a appelé le président de la République, en sa qualité de commandant suprême de la sécurité nationale, à "faire aboutir le processus de la justice et à faire connaître toute la vérité dans le dossier des martyrs de la patrie et de l'appareil de sécurité parallèle".