Le Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO) prépare son 50e anniversaire avec fièvre. La Tunisie y sera représentée non seulement en compétition longs métrages, mais également à travers Nadia El Fani, présidente du jury documentaires, et l'hommage à Taïeb Louhichi. Le Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO) se tiendra du 23 février au 02 mars dans la capitale burkinabè. La Tunisie y sera assez bien représentée. Outre les deux films tunisiens en compétition longs métrages (voir notre édition du jeudi 17 mars), et en attendant le dévoilement des autres films, notre pays sera représenté par Nadia El Fani, qui s'est vue proposer la présidence du jury documentaires longs et courts, et par l'hommage à feu Taïeb Louhichi. Nadia El Fani devra composer avec les quatre membres du jury documentaires longs et courts pour attribuer les prix : trois pour les longs (Etalon d'Or, d'Argent et de Bronze) et trois pour les courts (Poulain d'Or, d'Argent et de Bronze). Ces prix sont une nouveauté du FESPACO 2019. Voilà ce que l'on peut lire dans le dossier du FESPACO sur la cinéaste tunisienne : «Réalisatrice, scénariste et productrice, Nadia El Fani commence à travailler dans le cinéma en 1982. Elle réalise en 1990 son premier court métrage et fonde sa société de production ‘Z'Yeux Noirs Movies' en Tunisie dans la même année. La réalisatrice se lance dans le documentaire en 1993 avec Femmes Leader du Maghreb et Tanitez-moi. Ouled Lenine son premier long-métrage documentaire sort en Tunisie en 2008. Nadia El Fani a de nombreuses œuvres à son actif, dont une dizaine de documentaires et de nombreux prix. Elle est Chevalier de l'Ordre National du Mérite, Grand Prix International de la Laïcité 2011 et Sceaux de la Paix de la ville de Florence 2013». Hommage à Taïeb Louhichi Tout comme bon festival qui se respecte, le FESPACO rendra hommage à quelques figures du cinéma africain disparues au cours de l'année 2018. «Ces bien-aimés ont laissé derrière eux des empreintes de leur passage terrestre, à travers leur façon de vivre, leur façon d'appréhender les choses, leurs langages, leurs actes, leurs pensées, leurs œuvres… Aussi loin que nos mémoires nous le permettront, ils vivront parmi nous à travers leurs œuvres». Sept réalisateurs ou comédiens verront leur mémoire honorée. Il s'agit de Mamadou Zerbo (Burkina Faso/ décédé le 06 janvier 2018), Idrissa Ouédraogo (Burkina Faso/18 février), Ahmed Souané (Côte d'Ivoire/20 septembre), Brahima Kéré (Burkina Faso/14 octobre), Missa Hébié (Burkina Faso/26 septembre), Adama Ouédraogo (Burkina Faso/16 octobre), et Taïeb Louhichi (Tunisie/21 Février). Taïeb Louhichi avait un amour inconditionnel pour le continent africain. «Figure importante du cinéma arabe et africain, Taïeb Louhichi a à son actif plus d'une vingtaine d'œuvres, long, court et documentaire. Il a été primé dans de nombreux festivals. Taïeb Louhichi est lauréat de plus de vingt-cinq prix nationaux et internationaux, dont celui du Tanit d'or aux Journées cinématographiques de Carthage en 1972», pour «Mon village, un village parmi d'autres», qui marqua le début de sa carrière. Issu comme tant d'autres cinéastes tunisiens du mouvement des ciné-clubs, ce disciple de Tahar Cheriaa a lié à travers le cinéma beaucoup de rapports d'amitié avec de grandes personnalités de la culture africaine et arabe. Tous ces hommes font partie de la mémoire du cinéma africain.