« Bien que le Covid-19 n'ait fait que révéler ces logiques socioéconomiques en renforçant les idées coloniales d'une culture hégémonique et en fragilisant les artistes et les acteurs culturels les plus précaires, il a aussi permis un foisonnement créatif. Nous avons pu observer une abondance d'idées créatives afin de contourner l'enfermement, résister contre la précarité, subvertir les injonctions liberticides. Le confinement, dans toute sa complexité et malgré les injustices sociales qu'il a révélées, a permis l'éclatement de l'imagination et des processus de créativité collaborative et interactive. Sans tomber dans le discours vide de l'art-sauveur contre le Covid, il semble que la force créatrice a toujours été et continue à être une force émancipatrice et dans ce sens, l'art n'est pas contingent, il est nécessaire et incontournable ». Mariem Guellouz (Maîtresse de conférences en sciences du langage à l'Université Paris Descartes) --------------------------- « Le gouvernement est en train de se préparer pour l'étape de l'après confinement en élaborant un plan global de résistance et de réanimation de l'économie qui va être rendu public prochainement par le gouvernement avant d'être soumis à l'Assemblée des représentants du peuple. Ce plan a pour objectif de créer une ligne de crédit exceptionnelle pour financer les entreprises publiques sous conditions d'effectuer des réformes... Le pays va vivre une situation très difficile au cours des 6 ou 8 prochains mois. Par ailleurs, la réforme des entreprises publiques s'impose plus que jamais surtout après les failles révélées par la crise sanitaire, sachant que pas moins de 104 entreprises publiques dont une trentaine à caractère vital et stratégique pour l'Etat et le citoyen se trouvent concernées par cette restructuration nécessitant des décisions douloureuses tout en trouvant des solutions pratiques sur le court terme ». Sélim Azzabi (Ministre du Développement, de l'Investissement et de la Coopération internationale) ------------------------ « Le versement d'une nouvelle aide sociale d'un montant de 200 dinars sera effectué le 4 mai. Cette aide sera versée au profit de 382 familles en charge d'enfants, de 111 familles en charge de personnes âgées et de 286 familles en charge de personnes ayant des besoins spécifiques et ce à travers le mécanisme de payement mobile. Pour éviter l'encombrement, le gouvernement a consacré cette semaine au versement des pensions de retraite sachant que les retraités, dont la pension ne dépasse pas 180 dinars, ont reçu une aide exceptionnelle de 100 dinars depuis 17 avril. Par ailleurs, il a salué le rôle important du Centre national d'informatique (CNI) permettant de mettre à jour la liste des familles nécessiteuses dans la base de données du ministère des Affaires sociales ce qui permet jusqu'à maintenant d'identifier 464 mille familles ». Sami Belghith (Directeur général au ministère des Affaires sociales) ----------------------- « Les dispositions du décret-loi relatif à la suspension des mesures, des délais de régularisation et des poursuites judiciaires, en ce qui concerne les chèques auront un impact positif sur les acteurs économiques qui utilisent les chèques et qui se sont trouvés dans une situation inattendue avec le confinement général et la crise du coronavirus. Par ailleurs, il est attendu d'élargir le champ d'application du décret dans le sens d'une amnistie pour les délits de chèques en faveur de ceux qui donnent les garanties nécessaires pour payer leurs dettes, et ce afin de protéger les transactions économiques. Egalement on a proposé d'accorder un délai de deux mois à partir de la date de reprise de l'activité économique pour le paiement des chèques, afin de permettre aux acteurs économiques de reprendre leur rythme d'activité ». Anis Wahabi (Président de l'Union tunisienne des Professions libérales)