Paru en 2019 dans la série « Aalem athakafa attounisiya », le livre intitulé : « Hassen Nasr, icharatou al kass wa dalalatou al hikeya » (Hassen Nasr, la référence de la narration et la signification de l'histoire) rassemble en 128 pages les actes du premier colloque-hommage au grand écrivain tunisien Hassen Nasr. Ce colloque organisé par « Mountada al fikr attanouiri attounsi » (Forum de la pensée de l'illumination tunisienne) a eu lieu à la maison de la culture maghrébine Ibn Khaldoun les 2 et 3 mai de la même année 2019 sous la direction de Mohamed El May. Ce dernier a interviewé Hassen Nasr pour les besoins du livre. Cet auteur prolifique qui a commencé à éditer ses romans dès la fin des années cinquante du siècle dernier estime que l'écriture est une conscience de soi et de ce qui tourne dans son propre pays et dans le monde. Hassen Nasr a ajouté qu'il préfère tisser les fils de sa toile tout doucement et en solitaire. Il a également déclaré que les vrais écrivains et artistes s'auto-créent leur liberté à travers leurs œuvres artistiques et littéraires. De son côté Rim Aissaoui dévoile le volet poétique dans le parcours créatif de Hassen Nasr à travers son nouveau recueil : « Aayadou al foussoul » (Les fêtes des saisons) paru en 2013 et comprenant 83 poèmes aussi courts que longs. Il en est de même pour trois textes en prose. Il s'agit de : « Notre grande avenue » avec les aspects de la vie et de la beauté de l'Avenue Bourguiba qui a vu éclater la révolution tunisienne du 14 janvier 2011. Le second texte est « Sur le chemin de Chankit » profondément symbolique pour raconter et décrire une excursion saharienne entassée d'images poétiques. Le troisième texte est : « Arabatou al horriya » (La charrette de la liberté. » Une narration de l'histoire de Mohamed Bouazizi qui, par son auto-immolation, avait déclenché la révolution. D'autre part, Rim Aissaoui indique que ce recueil contient des poèmes qui englobent toutes les années les années créatives de l'auteur allant de 1956, à 2013. Poèmes au contenu et au souffle nationaliste, passionnel existentialiste et social. Un voyage sur l'expérience de la vie et sur la nécessité de la suivre dans ses changements. Un voyage sans chaînes, ni frontières qui racontent la relation de l'être humain avec le lieu. Des poèmes empreints de simplicité et de finesse. Quant à Ahmed Hadhek El Orf, il prend le recueil de nouvelles portant le titre de « 52 nuits » comme exemple du style de narration succincte chez Hassen Nasr. Il qualifie cet auteur de « maître des maîtres de l'imaginaire narratif tunisien contemporain. El Orf estime que ces nuits représentent ce qui est resté dans les souvenirs collectifs comme formes de veillées où les narrateurs constituent une polyphonie de voix selon les stratégies du conte. Pour Lassâad Ben Hassine, révèle le volet critique de Hassen Nasr d'après : « Touhaddithouni wa akoulou laha » (Elle me parle et je luis dit) qui rassemble trente deux articles de presse où il a écrit sur des écrivains qu'il a connus et dont il a lu les oeuvres. L'auteur les considère d'ailleurs comme des pages de roman. Lassâad Ben Hassine insiste à dire que Hassen Nasr ne se considère pas comme un critique littéraire mais qu'il voudrait faire bouger cette critique sous nos cieux. La contemporanéité des genres Pour sa part, Sondos Baccar décortique le livre de Hassen Nasr : « Dahaliz allail » (Les caves de la nuit) édité en 1977. L'auteur use d'un style poétique narratif qui s'ouvre sur le romanesque. Mohamed Salah Ben Amor présente Hassen Nasr en romancier dans le cadre d'une nouvelle étude approfondie sur le parcours littéraire de l'auteur en question. De son côté, Mustapha Mdeini analyse le roman « Le pain de la terre » de Hassen Nasr où il est question de la peur de l'être humain sauvage et du processus romanesque utilisé. Le Dr Adel Khedher donne quelques points de vue sur les écrits romanesques de Hassen Nasr. Cela concerne la cruauté et la narration. De son côté, Mohamed Ait Mihoub parle des changements Du genre de la nouvelle dans l'expérience de Hassen Nasr à travers « Layali al matar », « 52 nuits » et « Assahar wal jorh. » Et c'est le volet théâtral chez Hassen Nasr qu'aborde Mohamed Moumen avec des extraits d'une étude d'après la pièce : « Anti wahdaki loulouati al ghalia » (2017) et la trilogie : « Malhamatou al moulouk al amazigh » (2019.) Enfin, Néziha Khélifi évoque l'art du souvenir dans le roman de Hassen Nasr : « Almalak fil manfaa » (L'ange en exil.) Un roman où l'auteur maîtrise et jongle avec les faits.