Quelques changements en vue pour cette édition 2020 des JCC qui se dérouleront, comme prévu, le mois de novembre prochain. Le réalisateur et producteur Ibrahim Letaief et directeur artistique de cette session des Journées cinématographique de Carthage nous en parle. Le Temps : Est ce qu'il y'aura des changements pour cette session 2020 des JCC, par rapport au programme initial ? Ibrahim Letaief : La cession n'a pas été reportée et elle a été maintenue toujours en novembre soit du 7 au 12/11 mais non pas sur une huitaine mais pendant six jours seulement. Toutefois cette édition sera exceptionnelle pour une année exceptionnelle c'est pourquoi des changements majeurs dans la programmation sont à envisager compte tenu de la situation sanitaire dans le monde. Si la décision de maintien des JCC a été prise en concertation avec la ministre des Affaires culturelles et le CNCI, les JCC sauront s'adapter à cette situation inhabituelle, en permettant au public de retrouver son festival dans des conditions des plus aménagées. Beaucoup de changements par rapport au programme habituel : pas de compétitions officielles pas de Tanits, en effet les JCC brilleront cette année grâce aux films africains et arabes qui ont marqué l'histoire du festival de 1966 à 2019. Ce sera une occasion rêvée pour les jeunes de découvrir le cinéma africain et arabe. Est-ce que le programme sera axé sur le cinéma africain ? Bien sûr le programme sera axé comme toujours sur le cinéma africain et arabe et sera en symbiose avec les fondamentaux des journées cinématographiques de Carthage. Est ce qu'il y'aura des invités africains ? Tout dépend de l'évolution de la situation dans le monde ; l'ouverture des frontières et espaces aériens d'ici novembre mais bien sûr nous avons prévu des invités africains et arabes. Une liste sera établie après la sélection des films. Les invités seront en rapport aussi avec la philosophie de cette édition des JCC. Une session hommage va être la précieuse occasion de redécouverte, y compris par la jeune génération, des grands films, primés ou non, qui ont fait l'histoire, la constance et la fidélité des JCC à leurs objectifs. Est ce qu'il y'aura un tapis rouge ? Est-ce que le côté purement artistique aura son droit au programme des JCC cette année, un festival militant qui a dévié de son aspect premier ces dernières années ? Qu'il soit rouge ou bleu blanc ou vert la fête sera là aussi pour célébrer encore et toujours le cinéma arabe et africain, un cinéma qui occupe une place privilégiée dans nos cœurs et dans le cœur du public habitué des JCC, un cinéma qui continuera à nous faire rêver. Pensez- vous que le festival va réussir cette année malgré la pandémie qui a frappé le monde entier et qui guette toujours ? On ne peut pas anticiper sur le succès et la réussite de cette session exceptionnelle mais nous allons tout faire pour la mener à bien et comme il se doit. Nous allons travailler en étroite collaboration avec le ministère de la santé dans le respect d'un éventuel protocole sanitaire. Vous avez dit dans un post sur les réseaux sociaux, « Attention au grand leurre de la digitalisation, l'art vivant est la base du spectacle de masse». Que voulez-vous dire par-là ? L'art vivant est la base du spectacle de masse : cela veut dire qu'on ne peut pas tout programmer sur la toile. Certains programmes culturels ne pourront vivre sans le contact et la réaction du public, ce qui ne nous empêche pas de nous préparer pour le digital mais à condition que l'accès à l'internet sera démocratisé et que tout le monde puisse en bénéficier équitablement. Que pensez- vous d'une série qui a été diffusée sur une plateforme digitale et qui a eu un grand succès du point de vue du nombre des ‘'vues'' ? Ah oui je vois vous parlez de ALKHAYATA de Zied Lytaiem avec Wajiha Jendoubi. J'aime beaucoup, c'est innovant, créatif, drôle et bien interprétée …C'est un format bien adapté au digital. Propos recueillis par