Les actions en justice lancées par Donald Trump vont-elles lui permettre de freiner ou de renverser l'issue de l'élection ? Pas sûr mais tout risque de se jouer en Pennsylvanie. Donald Trump ne cesse de dénoncer la fraude électorale et d'affirmer que les démocrates tentent de lui « voler » les élections. Lui et son équipe ont lancé depuis mardi toute une série d'actions en justice ? Une pratique dont il a usé et abusé tout au long de sa carrière de promoteur immobilier, contre ce qu'ils estiment être une multitude d'irrégularités et de fraudes variées, du Wisconsin au Nevada. Avec Joe Biden de plus en plus près de la victoire, Donald Trump semble prêt à tout pour bloquer son élection officielle. Sa stratégie est double et plutôt contradictoire d'un point de vue juridique. Il veut que le dépouillement des bulletins de vote se poursuive dans les Etats où il est à la traîne mais stopper le décompte dans les Etats où il pense être en tête. Il a, par exemple, annoncé une action en justice dans le Nevada où, clame-t-il, des milliers de morts et d'électeurs qui n'habitent plus dans l'Etat ont voté. Finalement, son recours ne porte que sur une seule électrice qui affirme qu'elle n'a pas voté par courrier alors que les autorités disent le contraire. Sommes-nous en présence d'une éventuelle guerre de tranchées juridique ? Biden crédité de 253 grands électeurs contre 214 pour Trump Le candidat démocrate Joe Biden est crédité de 253 grands électeurs contre 214 pour le président républicain sortant Donald Trump, selon les dernières projections de l'institut Edison Research disponibles hier, quatre jours après la clôture des bureaux de vote pour l'élection présidentielle américaine. Au total, 538 grands électeurs composent le Collège électoral et une majorité de 270 est nécessaire pour être élu président des Etats-Unis. Les projections d'AP et de la chaîne Fox sont plus favorables encore à l'ancien vice-président de Barack Obama, qu'elles créditent de 264 grands électeurs, à portée désormais du seuil fatidique des 270 voix même s'il ne l'emporte pas en Pennsylvanie, où il est cependant passé en tête ce vendredi. A ce stade des projections compilées par Edison Research, six Etats représentant un total de 71 grands électeurs manquent encore à l'appel (par ordre d'importance de la représentation au Collège électoral) : Biden appelle les Américains à "se rassembler" Le candidat démocrate à la Maison Blanche Joe Biden a appelé les Américains à "se rassembler" pour surmonter "la colère", alors qu'il semble proche de remporter l'élection face à Donald Trump, qui de son côté a dénoncé un scrutin "volé". "Il est temps de nous rassembler", a déclaré l'ancien vice-président de Barack Obama lors d'une brève allocution, toujours dans l'attente du résultat du scrutin présidentiel. "Mes chers Américains, nous n'avons toujours pas de déclaration finale d'une victoire mais les chiffres offrent un tableau clair et convaincant : nous allons gagner cette élection", a-t-il ajouté, se montrant confiant, comme la veille, sur l'issue du dépouillement interminable. "Nous gagnons dans l'Arizona et le Nevada" Joe Biden, 77 ans, a souligné l'avancée du comptage en sa faveur lors des dernières 24 heures, en rappelant qu'il était depuis passé devant Donald Trump dans les dépouillements encore en cours dans les Etats-clés de la Pennsylvanie et de la Géorgie. Il a affirmé qu'il allait remporter ces deux Etats. "Nous gagnons dans l'Arizona. Nous gagnons dans le Nevada", a-t-il ajouté. "Nous sommes en bonne voie de décrocher 300 grands électeurs", a affirmé le candidat démocrate. Soit bien au-delà du "chiffre magique" de 270 grands électeurs, la majorité du collège électoral, ouvrant les portes de la Maison Blanche. La bataille pour le contrôle du Sénat pourrait durer jusqu'au 5 janvier Alors que le dépouillement des bulletins de vote pour l'élection présidentielle aux Etats-Unis était toujours en cours, la bataille pour le contrôle du Sénat, autre enjeu des élections du 3 novembre dernier, pourrait se prolonger elle jusqu'au 5 janvier prochain. Sur les 35 sièges remis en jeu à la haute assemblée, 23 étaient détenus par des élus républicains, laissant aux démocrates l'espoir de menacer la courte majorité du parti de Donald Trump (53 voix contre 47 pour l'opposition démocrate et indépendante). Au vu des résultats partiels et des projections, chacune des deux formations semble d'ores et déjà assurée de décrocher 48 sièges sur les 100 que compte le Sénat. En Caroline du Nord et en Alaska, les républicains Thom Thillis et Dan Sullivan semblent bien partis pour l'emporter. Il restera alors les deux sièges en jeu en Géorgie, où, particularité locale, un second tour devrait être nécessaire le 5 janvier, épilogue de cette course au Sénat. Pour l'un des deux sièges, la sénatrice républicaine sortante Kelly Loeffler affrontera le démocrate Raphael Warnock: pour l'autre, le sortant républicain David Perdue sera défié par le démocrate Jon Ossoff. Si les deux démocrates l'emportent, le Sénat se retrouvera à égalité parfaite entre les deux camps, la voix prépondérante revenant alors au ou à la vice-présidente, soit Kamala Harris si Joe Biden est élu à la Maison blanche, soit Mike Pence si Donald Trump venait à l'emporter. A l'inverse, un seul succès en Georgie suffirait aux républicains pour conserver leur majorité. Dans l'éventualité d'une victoire de Biden, cette issue pourrait compliquer sa tâche, notamment sur les questions liées à la santé et à la lutte contre le changement climatique.