Du ricin ou de la moutarde séchée. On n'en mène pas large. A la nouvelle que le président de la République, ait pu avoir été sujet, à une tentative d'empoisonnement par voie de lettre piégée, qui n'a, évidemment pas, et comme le stipulent les règles, été ouverte par le locataire de Carthage lui-même, le pays tout entier, avide de savoir, ce qui s'est réellement passé, et soucieux de comprendre ce qui se trame en « haut lieu », et qui lui échappe, a retenu sa respiration. En attendant que le verdict final, énoncé par la voie officielle, ne vienne, après expertise, infirmer, ou confirmer une nouvelle, qui peut changer la donne, considérablement sous nos cieux. Et qui pourrait signifier qu'une récréation, on ne sait, sous quel préau, est bien finie. Et qu'il y aura passage aux choses sérieuses... Par exemple, la prestation de serment des ministres, faisant partie de la nouvelle composition gouvernementale ? Et si le président, «bousculé » ou non, refuse de les « adouber » comme il l'avait annoncé précédemment ? Qu'est-ce qui peut se passer ? Un séisme va-t-il secouer la planète-Tunisie? Le pays en a vu d'autres, et il s'en est toujours remis. C'est tout le mal qu'on se souhaite, en ces temps de terribles incertitudes, et de remises en question, de tout ce qui a été défait, plus que de ce qui a été fait, ces dix dernières années, pour que notre Tunisie en arrive, à ne plus reconnaître son propre visage dans le miroir. Mais en attendant que les pendules soient revenues à l'heure juste, il faudra quand même, prendre le temps, de régler quelques « petits » problèmes, qui dézinguent dans le paysage, si l'on veut, véritablement, que le pays avance d'un bon pas, sur un avenir, qui n'est pas du tout, bien tracé. C'est dire l'énormité de la tâche, qui nous attend, et à laquelle il faudra s'atteler, sans se laisser décourager par la morosité ambiante, qui leste de plomb, tous les secteurs vitaux, confondus, et brouille, dans la foulée, tous les repères. Forcément ! Lorsque l'ARP (Assemblée des Représentants du Peuple) se transforme en un champ de bataille, où tous les coups sont permis et où la violence verbale atteint des proportions, inimaginables, en ce haut lieu où se règlent, normalement, tous les problèmes du peuple, et qui est devenu, particulièrement, depuis que le président d'Ennahdha, l'honorable Ghannouchi, y siège : un problème pour le peuple, et pas des moindres, tous les repères sont brouillés. Lorsqu'un Makhlouf de la nébuleuse extrémiste, s'en prend, avec abjection, à Abir Moussi, parce que, se sachant, sous haute protection du « Cheikh », et que ce même Makhlouf a la petite semaine, persiste et signe en ce sens, sans que son immunité parlementaire ne soit levée, pour qu'il puisse être jugé, il y a maldonne. Lorsqu'un Affès du même bord, s'en prend au président de la République, en proférant des menaces, à peine voilées à son encontre, il y a maldonne. Lorsqu'un Harouni, de la même famille, Nahdhaoui, envoie des signaux à ses « troupes » -les fameuses ligues de la protection...», pour qu'elles s'emparent de la rue, il y a maldonne. Il y a maldonne aussi, lorsque le pays devient otage de ces forces centrifuges, qui ont juré sa perte et s'activent à la précipiter. Cela fait dix ans que ça dure, et chaque jour, c'est un jour de trop...