Il y aura eu pas mal de crises d'urticaire, dans la foulée. Ce n'est pas grave: passer de la pommade c'est un sport national. Se moucher aussi. Que tous ceux qui fustigent la Centrale syndicale, dans ses choix, comme dans ses orientations, et ses revendications les plus légitimes, en usent à profusion. Cela ne fait de mal à personne. De toute façon, ils n'auront pas d'autres alternatives, solvables, dans l'immédiat. Est-ce qu'ils en ont conscience ou pas encore? L'avenir nous dira s'ils ont choisi d'assumer. Ou pas. Et s'ils accepteront, enfin, de consulter leurs registres de conscience. Ou pas. Et s'ils feront mea-culpa. Ou pas. Le problème, lorsque l'on est affublé d'une très forte myopie, et que l'on refuse obstinément de chausser ses lunettes, c'est qu'il est irrévocable, qu'un jour ou l'autre, l'on prenne le risque de se retrouver la face amochée dangereusement, après avoir raté sa trajectoire. Droit dans le mur ça peut faire très mal. Trébucher sur une marche aussi. Car, assurer son pas peut s'avérer être un exercice très difficile. Surtout si l'on revient de loin, après avoir contribué à brouiller tous les signaux. La perte de repères fait sens. Mais n'est pas patriote qui veut. Et lorsque l'on a des dents qui rayent le parquet, en politique, au point d'en perdre de vue l'essentiel, il est indéniable que l'on peut se retrouver aussi, un jour ou l'autre, dans une posture aux antipodes : à embrasser le parquet. Plus dure sera la chute comme dirait l'autre. Mais il y a toujours moyen de revoir sa copie. Et on dira ce que l'on voudra, le choix de la grève était nécessaire. Et courageux aussi. On ne peut pas en dire autant des orientations économiques du pays. Hautement politiques, est-il besoin de le préciser ? Et émaillées de chausse-trappes et de peaux de banane à chaque pas. Le problème c'est que ce « glissement » de terrain a conduit le pays vers sa perte. La ruine et la banqueroute. Bien sûr, tous les objectifs de la « révolution » en auront pris plein la gueule entre-temps. Mais, par nature, tous les « boomerangs » rebondissent dans l'air, et reviennent de plein-fouet, à la figure de l'envoyeur. Dire qu'il ne l'a pas cherché est un doux euphémisme… Il faudra assumer.