Le Temps-Agences - Le Premier ministre britannique Gordon Brown a appelé hier à la création d'un fonds international de 100 milliards de dollars par an pour aider les pays en développement à affronter les conséquences du changement climatique. M. Brown a prévenu que "la Terre elle-même sera en danger" si un accord solide n'est pas trouvé lors du Sommet de Copenhague en décembre, qui doit adopter un nouveau traité sur le changement climatique remplaçant celui de Kyoto, signé en 1997. "Si nous voulons obtenir un accord à Copenhague, je pense que nous devons faire passer le débat d'une impasse sur des chiffres hypothétiques à une négociation active... et une reconnaissance pressante des besoins des pays les plus pauvres et les plus vulnérables", a-t-il déclaré lors d'un discours prononcé au zoo de Londres. "Aujourd'hui je propose qu'à cette fin, nous partions sur une base de travail d'environ 100 milliards de dollars (70 milliards d'euros) par an d'ici 2020", a déclaré le Premier ministre, qui a fait de la défense de l'environnement l'une des priorités de son gouvernement. Fin mai, un rapport du Forum humanitaire mondial, présidé par l'ex-secrétaire général de l'Onu Kofi Annan, avait estimé que le réchauffement climatique était responsable de 300.000 morts par an et coûtait 125 milliards de dollars (90 milliards d'euros) chaque année. Selon ce rapport, ce sont les 325 millions de personnes les plus pauvres de la planète qui sont les plus affectées. La proposition de Gordon Brown de créer un fonds international de 100 milliards de dollars a été saluée par l'organisation Greenpeace. "En devenant le premier dirigeant à chiffrer l'argent nécessaire, (M. Brown) a fait montre de signes de leadership sur le changement climatique, qui ont cruellement manqué jusqu'à présent", s'est félicité Doug Parr, l'un des responsables scientifiques de l'organisation écologiste. "Enfin, un dirigeant du G8 donne le bon ordre de grandeur", a-t-il ajouté. "Faute (de débloquer) de telles sommes, il n'y aura pas d'accord à Copenhague et sans accord, le monde se prépare à un avenir critique".