Dix jours nous séparent du départ de la nouvelle saison. Les différents jugements portés sur la précédente s'estomperont avant de rejoindre les archives du temps passé. Des jugements pas toujours innocents quand ils sont portés dans les cénacles où les justifications du passé sont exigées avant les promesses du futur. Les chroniques pendant la courte pause dite de l'été n'y ont pas insisté, relayées par les transferts puis par la préparation de la saison avant que les crises réelles ou supposées ne s'installent pour quelque temps. Courtes et parfois superficielles chroniques qu'on a lues avec plus ou moins d'indifférence. Un seul sujet, néanmoins a tenu la route: l'arbitrage, comme souvent, n'a pas connu de trêve. A défaut de compétition, donc d'activité réelle, il n'a pas moins été présent à longueur de colonnes. Du terrain on est passé aux coulisses et des faits concrets aux intentions. Avant que les 1300 préposés au sifflet et au drapeau de touche n'entrent en lice dans une semaine et demie, ce sont ceux qui les désigneront qu'on a mis sur le grill sous le soleil de juin et juillet. Ils ont eu leur part de critiques à l'avance et subi le feu de la suspicion avant terme. Comme si on préparait le décor à des "affaires" qui ne sauraient ne pas intervenir. Le préjugé favorable est ainsi banni à l'avance. Et qui mieux que l'arbitrage peut y prêter le flanc? Cette corporation au sein de laquelle la solidarité est inexistante et où la jalousie est une seconde nature. C'est dans un tel climat que la suspicion fait son chemin et à force d'y croire, elle devient la règle et non plus l'exception. Qu'importe si la saison s'ouvre au moment des plages et s'accorde des pauses en janvier, la suspicion ignore le thermomètre et se pratique en maillot de bain ou sous le manteau. Elle est tout simplement nécessaire pour justifier les échecs à venir.