A pareille époque de chaque année, les pouvoirs publics se mettent en branle. Le mois de la piété, du don de soi, de la solidarité et de l'abstinence, se traduit par une consommation frénétique, abusive, contrastant avec l'esprit même des sacrements ramadanesques. Nous avons toujours adopté une attitude équidistante tant vis-à-vis de l'administration que des autres composantes de la société civile. Mais, cette année, particulièrement (Cf. reportage), les directions concernées au sein du ministère du Commerce donnent l'impression de crouler sous le volume impressionnant d'une demande toujours grandissante et d'une offre qu'on trouvera toujours le moyen de stigmatiser Ce Ramadan, apparemment, annonce d'ores et déjà une grande confusion autour des viandes rouges. Le phénomène vient de l'étranger et, particulièrement, des pays arabo-musulmans. Or, le problème en Tunisie découle de la voracité des spéculateurs et, surtout, par le manque de pondération dont font preuve nos concitoyens. Si la consommation stimule la croissance économique, le gaspillage, c'est-à-dire, la demande exagérée, déséquilibre les stocks régulateurs. C'est, quand même, dégradant que de devoir compter les œufs comme avec des bûchettes pour que les Tunisiens ne crient pas à l'insécurité alimentaire. Entretemps, l'Organisation de Défense du consommateur et le Dr.Hakim se mettront aux humeurs du marché.