Sur la proposition d'un ami, on a décidé de passer la soirée dans l'un de ces cafés huppés pour sortir de l'ordinaire et découvrir un peu ce qui se passe dans ces endroits chic où les prix sont " très abordables " comme vous pouvez l'imaginer. Et là, on a retrouvé tous les paradoxes de notre société, toutes les anomalies, tous les comportements excentriques que l'on n'arrête pas de dénoncer. C'était comme si on était dans un théâtre où tout est comédie et non pas dans un lieu public où l'on devrait normalement observer un minimum de décence. Pire, c'était comme si on était dans la rue, le théâtre de la vie où ont lieu toutes les perversités : ce café était un microcosme de la société. L'ambiance était électrique par la présence d'un orchestre. La foule chantait, dansait pieds nus sur le rythme des chansons interprétées, il y avait même quelques dames et demoiselles (dans ces circonstances, on n'est plus en mesure de les différencier) qui sont montées sur les tables tellement elles étaient excitées et enivrées. C'était comme si on était dans une soirée privée ou dans une boîte de nuit, puisqu'on dansait en couple. Les serveurs eux-mêmes prenaient part à la fête en balançant les hanches derrière le comptoir, ils étaient si absorbés par ce qui se passait autour d'eux qu'ils se trompaient de commandes : on a apporté de la boisson gazeuse à l'un de nos amis au lieu d'un café. Le libertinage Le plus frappant étaient les groupes hétérogènes qui se réunissaient autour des mêmes tables : des femmes en décolletés, portant des micro-jupes ou des pantalons trop serrés, trop maquillées et très âgées qui fumaient la " chicha " avec d'autres qui étaient voilées en suivant bien sûr avec leurs corps et âmes la musique assourdissante. Donc, si elles ne suivent pas la même mode vestimentaire, elles se partagent cependant les mêmes goûts. Décidément, nos dévotes du café étaient beaucoup plus ouvertes d'esprit que celles qu'on rencontre dans d'autres endroits. Et le plus choquant, du moins pour ceux qui ne fréquentent pas ces milieux, les novices et ceux qui ne sont pas à la page, c'étaient les couples de vieux et de jeunes : des grands-mères qui jouaient aux amoureuses avec de jeunes hommes, et des grands-pères qui se prenaient pour des jeunes en accompagnant des adolescentes qui avaient l'âge de leurs petites filles. Ce brassage d'âges était visiblement très toléré par les habitués du lieu, c'est sûr qu'on était les seuls à l'avoir remarqué. Des parents irresponsables Ces scènes choquantes ne sont rien comparées au comportement de certains parents : ils se faisaient accompagner de leurs enfants adolescents !!! Par cette attitude irresponsable, ils leur injectent le virus, les font entrer, inconsciemment, dans ce monde de libertinage ; et après, quand leurs protégés y adhèrent, ils mettent cela sur le compte de l'entourage. Ah ! On a oublié que dans ce café huppé, on joue aussi aux cartes. On a vraiment du mal à le classer, on ne sait pas si c'est un casino ou un café-cabaret. Il y a tant d'autres choses à rapporter, mais, malheureusement, le stylo a séché..., certainement on aura une autre opportunité pour en parler, et là, la liste sera plus exhaustive et les faits encore plus choquants.