A l'annonce de la nouvelle de l'arrestation de l'auteur des deux cambriolages perpétrés du côté de la cité Ettahrir, tout le monde a été soulagé, d'autant que les enquêteurs n'ont mis que quatre jours pour élucider l'affaire. Or ce soulagement aura été cependant mêlé d'un autre sentiment, celui d'un grand étonnement, d'une immense surprise. Tout le monde a été effectivement sidéré en prenant connaissance du nom du malfaiteur, tant celui-ci était connu pour sa gentillesse, son amabilité, sa courtoisie, sinon sa disposition à se montrer toujours serviable. Beaucoup, dans son entourage, n'ont pu, ou voulu y croire, tellement la nouvelle les avait pris au dépourvu ! Mais les faits étaient là, appuyés par des preuves irréfutables, sans compter les aveux du malfrat. On ose d'ailleurs à peine le désigner comme tel. S'agissant de surcroît d'un jeune homme à peine sorti de l'adolescence, n'étant âgé que de vingt et un ans ! Tout a commencé par les deux plaintes déposées simultanément par les deux victimes, selon lesquelles leurs deux demeures, faisant partie du même immeuble, auraient été cambriolées le même soir. Coïncidence troublante, les deux plaignants, font partie, sur le plan professionnel, du même secteur, occupant par ailleurs des postes à responsabilités, des postes clés dans leur domaine. Autre coïncidence frappante, le cambrioleur semblait au courant de l'absence, ce soir là, des deux propriétaires, l'un étant en déplacement dans le Sud du pays, et l'autre, une dame, accaparée par le décès de sa mère ! Ce qui a poussé les enquêteurs à accorder un intérêt particulier à l'affaire. Il faut dire également que le butin emporté dénotait que le voleur en était certainement à son coup d'essai, bien qu'il n'ait laissé traîner aucune empreinte derrière lui. En tout cas, dans la première plainte, la maîtresse de céans a indiqué la disparition de quelques gadgets, une petite somme d'argent et un bijou, cependant que le propriétaire du second appartement signalait, dans sa déposition, la disparition, de cinq portables, et de quelques autres gadgets. Les enquêteurs, ont été fort contrariés au début par l'absence d'empreintes, mais se fiant à leur flair et à leur expérience dans ce genre de casse, ils vont multiplier les investigations à la recherche d'un quelconque indice. C'est ainsi qu'ils allaient porter leurs soupçons, tout d'abord, sur des ouvriers venus travailler dans les environs depuis un certain temps. Une piste cependant rapidement abandonnée, les enquêteurs se rendant compte après vérification de certains témoignages que lesdits ouvriers n'étaient pour rien dans les casses. Ne laissant rien au hasard, ils se sont également intéressés à quelques uns des individus connus par leurs services pour avoir trempé dans des affaires similaires ; une seconde piste qui ne les a menés à rien, non plus ! C'est alors qu'ils ont axé leurs recherches du côté des portables, seule piste désormais susceptible de leur permettre de confondre l'auteur des deux coups. Les minutieuses investigations engagées vont effectivement les mener jusqu'à un jeune garçon arrêté en possession de l'un des cinq portables emportés du second appartement, qu'il aurait acheté auprès...de son propre frère ! les deux frangins sont voisins des deux victimes. Le frère en question, qui en était à son premier coup comme l'avait supposé les enquêteurs dès le départ, n'a tenu que quelques minutes avant de s'effondrer et avouer son forfait. Dernière coïncidence dans la présente affaire, le père de l'auteur du cambriolage était un collègue des deux victimes. C'est ce qu'on appelle de la cuisine interne ! Mais quelle cuisine...