Le Temps-Agences - Les six grandes puissances négociant sur le dossier nucléaire iranien étaient réunies hier à Bruxelles pour répondre à la fin de non-recevoir de Téhéran à l'offre internationale qui lui a été faite pour encadrer l'enrichissement de son uranium. Le directeur général sortant de l'AIEA Mohamed ElBaradei, s'est toutefois voulu optimiste, estimant que l'Iran à son avis n'avait pas encore apporté de "réponse définitive". Il a émis l'espoir qu'un compromis puisse être trouvé "d'ici à la fin de l'année". La réunion à Bruxelles des cinq membres permanents du Conseil de sécurité (Etats-Unis, Russie, Chine, France, Grande-Bretagne) plus l'Allemagne, se tient au niveau des hauts fonctionnaires - des directeurs politiques-, a indiqué la porte-parole du diplomate en chef de l'UE Javier Solana. M. Solana, qui est l'intermédiaire des Six auprès de l'Iran, a participé brièvement au début de la réunion. En parallèle à cette rencontre, le chef de la diplomatie turque, Ahmed Davutoglu devait rencontrer le président iranien Mahmoud Ahmadinejad à Tabriz, dans le nord de l'Iran, a indiqué un diplomate turc. Le ministre iranien des Affaires étrangères Manouchehr Mottaki a annoncé mercredi le refus de son pays de transférer à l'étranger son uranium faiblement enrichi, signifiant un rejet du principal point de l'offre de l'AIEA proposée le 21 octobre. La question de l'enrichissement d'uranium est au centre du bras de fer entre l'Iran et le groupe des Six qui redoutent que Téhéran n'utilise l'uranium à des fins militaires. Selon le scénario proposé par l'AIEA, l'Iran expédierait environ 70% de ses stocks d'uranium faiblement enrichi (3,5%) en Russie où il serait davantage enrichi avant que la France ne le transforme en combustible pour un réacteur nucléaire de recherche à Téhéran. Le président américain Barack Obama a affirmé jeudi que les Etats-Unis et leurs alliés discutaient des "conséquences" d'un tel refus pour l'Iran, évoquant implicitement des sanctions accrues. Une hypothèse également envisagée au niveau des pays de l'Union européenne. L'Iran est déjà sous le coup de trois résolutions de l'ONU assorties de sanctions. M. ElBaradei a émis des doutes sur l'efficacité des nouvelles sanctions contre Téhéran. "Je détesterais nous voir en revenir à des sanctions. Dans la plupart des cas, des sanctions affectent en fin de compte les vulnérables et les innocents. Cela ne règle vraiment pas les problèmes", a-t-il dit. Le chef de la diplomatie iranienne Manouchehr Mottaki a dit mercredi vouloir une nouvelle réunion "technique" avec les Etats-Unis, la Russie et la France, sous l'égide de l'AIEA, pour parler du projet d'échange de son uranium faiblement enrichi contre du combustible. Une proposition qui a été rejetée d'emblée par Paris. Selon M. Mottaki, l'Iran était prêt à reprendre les discussions pour parler de l'échange simultané de l'uranium faiblement enrichi contre du combustible mais à condition qu'il se fasse sur son territoire, sans transfert préalable de l'uranium iranien vers l'étranger. M. Mottaki a également rejeté les menaces de sanctions internationales, parlant d'un "langage des années 60 et 70".