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L'or ne brille plus
Grogne chez les artisans bijoutiers
Publié dans Le Temps le 22 - 11 - 2009

Les artisans bijoutiers de Sfax et de toute la région du Sud tunisien viennent d'adresser une pétition au Ministre des Finances dans laquelle les cent-trente-neuf signataires demandent audience «dans les plus brefs délais possibles» pour lui exposer la situation «pénible et extrêmement mauvaise» dans laquelle se débat la corporation, du fait «de la taxe imposée sur les quotas fournis par la Banque Centrale, des préjudices causés par le marché parallèle à travers l'usage du poinçonnage frauduleux et d'autres facteurs »
Si le style est sciemment laconique, le contenu est chargé de sens et la mention claire du poinçonnage frauduleux doit être prise avec le sérieux qui convient pour diligenter une enquête et prendre les mesures qui s'imposent à la lumière des conclusions auxquelles cette enquête pourrait aboutir.
Nous croyons savoir que ladite pétition a été précédée par des lettres précédentes émanant de la Chambre Syndicale artisans-bijoutiers et faisant état des doléances de ces derniers et de la situation problématique dans laquelle se débat le secteur, à tel point que « Les 2/3, de l'effectif des 600 artisans-bijoutiers de Sfax et du Sud tunisien, réunis sous la bannière de la Coopérative « Le Croissant d'or » ont déserté leurs ateliers. Il y en a même une bonne dizaine qui ont officiellement remis leurs poinçons de maître à l'administration. ». Propos corroborés par un interlocuteur de Tunis qui affirme : « Sur les 300 adhérents à la coopérative « L'Etoile d'or », le nombre d'artisans qui continuent à exercer se situe autour de 25 à 30 ». Ce serait « La même chose pour le reste des 1300 artisans bijoutiers disséminés sur l'ensemble du territoire national » nous dit-on et d'ajouter : « C'est d'autant plus préoccupant qu'au-delà de ces artisans soutiens de familles, cela touche également quelques milliers d'employés du secteur acculés au chômage »

La taxe sur l'or, cause majeure de la récession
Comme indiqué dans leur pétition, les destinateurs placent la taxe sur l'or à la tête des facteurs de la récession pour ne pas dire la crise que traverse leur secteur : « Les chiffres sont là, bien têtus : à la Coopérative de Sfax et du Sud , les quotas retirés à la Banque Centrale par l'ensemble des 600 adhérents s'élevaient auparavant à 120 kg par mois, à raison de 200grammes par mois pour chaque artisan. En 2009, nous n'avons été en mesure d'effectuer que des retraits irréguliers et à des quantités variables, soit en tout 88 kg totalisés sur cinq mois. A cause de la taxe sur l'or : de 445 DT par quota de 200g, elle est passée à ...09 mille dinars ! Le problème, c'est que la taxe n'est pas forfaitaire mais prélevée sous forme de taux et, donc fonction des cours mondiaux de l'or qui connaissent depuis quelque temps une envolée déroutante. Cette hausse vertigineuse des taxes prélevées sur l'or brut entraîne des conséquences préjudiciables à l'ensemble de la chaîne et affecte terriblement tout le secteur de la bijouterie, car il ne faut pas oublier que nous faisons face à des concurrences de toute sorte. La plus déloyale parmi toutes vient de personnes qui, par le recours, à des moyens illicites et détournés, pratiquent des prix qui défient toute concurrence et détournent la clientèle. »

Haro sur les faux poinçons
Le secteur de l'orfèvrerie est selon les artisans bijoutiers en proie à des pratiques commerciales illégales qui portent atteinte à la crédibilité voire même à l'intégrité morale de l'ensemble de ses acteurs qu'ils soient fabricants ou commerçants. Ces pratiques concernent essentiellement l'usage des faux poinçons, qui à en croire les déclarations des uns et des autres, a tendance à devenir monnaie courante. A ce propos, le fait divers rapporté par notre consœur Assabah dans sa livraison du 20 octobre courant vient d'apporter de l'eau au moulin desdits artisans dans la mesure où il s'agit de l'arrestation, par la brigade de la police judiciaire à Sfax, de quatre artisans-bijoutiers et de la saisie, par la même occasion, de sept poinçons suspects ainsi que d'une quantité de bijoux de plus de deux kilos de poids. Ce fait divers apparemment anodin, ne serait pas, selon nos interlocuteurs un cas isolé mais un fait symptomatique d'une situation confuse où cette pratique dolosive aurait sérieusement pris racine. « C'est ce qui explique, dit-on, les écarts flagrants entre les prix proposés au marché parallèle et ceux que nous pratiquons soit respectivement 37 DT et 42 DT le gramme ! Le client, généralement peu connaisseur en matière de qualité et motivé essentiellement par le prix nous plante carrément pour faire ses achats chez nos concurrents. »

L'unification des estampilles
« Les bijoux portaient deux estampilles différentes en fonction des carats. Pour le carat 09, c'était le scorpion, pour le carat 18, c'était la tête de bélier. Or la nouvelle loi datant de 2005 a unifié les deux estampilles. Voilà un facteur de confusion qui pourrait être à l'origine d'opération d'escroquerie ! Or, on ne semble pas avoir retenu la leçon de la mesure prise il y a quelques années lorsqu'on avait aboli le poinçonnage pour l'argent. A l'époque, des artisans peu scrupuleux en ont profité pour orner les meubles de fabrication artisanale de motifs faits d'aluminium ! Conséquence : une mauvaise réputation pour notre artisanat aussi bien à l'échelle nationale qu'à l'étranger ! », fait remarquer un bijoutier.

Marchands itinérants
Il s'agit d'un autre phénomène qui serait en train de prendre une certaine ampleur, celui des vendeurs ambulants de bijoux : « Certains, par exemple à Tunis et ailleurs, circulent avec des valises, d'autres, particulièrement des femmes, surtout dans la région du Sahel accrochent les articles à leur tunique traditionnelle en guise de vitrine et font du porte à porte pour proposer leur marchandise à leur clientèle féminine, à domicile »

Réclamations
Pour parer au plus urgent, sortir de l'état de crise et permettre à la profession d'amorcer un regain de vitalité, les artisans bijoutiers, demandent à être fournis en or par le Laboratoire Central, même à titre provisoire, à l'instar de ce qui s'est passé l'année dernière lorsqu'ils se sont vu octroyer 16 kg d'or exonérés d'impôts.
Leur deuxième requête porte sur la nécessité de mettre en œuvre les directives présidentielles émanant du Conseil des Ministres du 21 avril 2009, présidé par le Chef de l'Etat qui a ordonné « La mise en place d'une stratégie articulée autour d'axes en relation avec le régime de fiscalité qui prévaut dans ce secteur (artisanat ) et l'approvisionnement en matière première. »
La troisième requête a trait à la taxe qu'ils payent jusqu'à présent sous forme de taux et qu'ils espèrent devenir forfaitaire, dans la mesure où son abolition pure et simple relèverait de l'utopie, les taxes et impôts représentant la plus importante source de revenus de l'Etat.
La quatrième requête concerne la nécessité d'intensifier les opérations de contrôle en vue de mettre fin aux pratiques illicites qui portent atteinte aussi bien à la profession au client qu'aux recettes du trésor public.


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