C'était inévitable : comme pour toute grande réforme, les imperfections surgissent lors de la concrétisation. Et s'agissant de social, ce n'est toujours pas évident dès lors qu'il s'agit de contenter les uns et les autres, de sauvegarder les intérêts des intervenants et – pari prodigieux – de faire à la fois dans le social qualitatif et dans le social quantitatif. La CNAM compte 2 millions 600 mille adhérents répartis sur trois tableaux, ou plutôt sur trois modèles de remboursements. Et de surcroît, les négociations serrées avec les corporations des médecins, selon les spécialités, les localités etc… n'ont pas été aisées. La CNAM a d'abord dû se mettre en place comme on le dit. En d'autres termes, il lui fallait mettre en place des structures opérationnelles mais, en même temps, exercer immédiatement son métier : la couverture sociale, la prise en charge et les remboursements. Et d'ailleurs, on a mis un certain temps à dégager les pathologies à prendre intégralement en charge, ce qui supposait qu'oN démêle l'écheveau entre maladies chroniques et pathologies lourdes dont essentiellement les différents types de cancers. En attendant le tic-tac parfait. Si ces questions épineuses ont été plus ou moins résolues (car dans le social, les intervenants ont tendance à tirer la couverture, chacun à soi), les adhérents déplorent l'encombrement face aux guichets et le côté généralement peu communicatif des préposés aux guichets justement. Il faut faire la queue, en moyenne 1 heure et 20 minutes, puis devoir fournir des explications sans que la confidentialité ne soit assurée. Un malade traînant une tumeur et en phase de chimiothérapie doit répondre au questionnaire placide et laconique de l'employé (e) de la CNAM et cela au vu et au su de tout le monde. C'est quelque peu dégradant. Ce problème est en passe d'être résolu. Mais la lenteur des remboursements n'a pas encore été résolue et surtout au niveau du mode d'acheminement du remboursement lui-même. Encore une fois, néanmoins, la CNAM s'attèle à aplanir les difficultés. En revanche, « la caisse » a dû, ces derniers jours faire ce qu'elle aurait peut-être dû faire au début : afficher partout les tarifs de remboursements et les honoraires perçus par les praticiens ainsi que les factures des cliniques. Il y a eu en effet beaucoup de plaintes de la part des citoyens de ce côté là et le tableau ci-dessous est susceptible de remettre les pendules à l'heure. Voici donc les honoraires et voilà le taux de remboursement. Maintenant si les adhérents veulent payer plus un praticien qui se fait (justement) payer plus, eh bien ce ne sera pas la faute à la CNAM. Le seul hic (et quel hic !) concerne le plafond des remboursements par famille. Encore heureux que le Ministère de la Santé ait autorisé la vaccination contre la grippe A sans ordonnance médicale. Car prenez une famille de quatre personnes, faites leur faire quatre vaccins, moyennant quatre ordonnances et le plafond annuel est allègrement atteint ! La CNAM se devait donc de remettre les pendules à l'heure, en attendant le tic-tac parfait !