En se contentant du petit point du nul face à la Zambie l'équipe nationale devait tout compte fait s'estimer heureuse. Elle aurait pu certes sur l'une de ses rares attaques dignes de ce nom échafaudées en seconde mi-temps (le tir de Mikari sur le montant et l'occasion en or qui se présente à Issam Jomaâ dans l'ultime instant de la rencontre) aspirer à la victoire tout comme elle aurait pu perdre son match d'ouverture sans le manque de réussite des avants zambiens devant les bois de Methlouthi. En s'en tirant donc avec le moindre mal, la Tunisie aura quand même préservé intactes ses chances de qualification pour le second tour. Pour réussir son passage elle est tenue impérativement de battre cet après-midi le tombeur du Cameroun. Des enseignements à fructifier La Tunisie et c'est l'évidence ne renferme pas dans ses rangs des joueurs doués si l'on excepte Youssef M'sakni mais des éléments moyens. Le salut de nos représentants ne pourrait venir que des vertus du jeu collectif réfléchi, structuré et bien posé tant au niveau de l'organisation défensive que celui de la récupération au milieu du terrain ou encore celui de la relance et du travail d'approche. Contre la Zambie et au-delà du léger mieux qu'ils ont enregistré après la reprise, le collectif de nos joueurs a été des plus approximatifs avec des lacunes à la pelle à tous les niveaux du jeu. La Tunisie a péché aussi ce jour-ci par son inconstance en alternant le bon et surtout le moins bon. Finalement contre la Zambie, notre onze représentatif a été sauvé par l'action individuelle de belle envergure qui jaillit des pieds de Youssef M'sakni. Il va sans dire que notre match d'ouverture contre la Zambie devra valoir à Faouzi Benzarti à la lumière des enseignements qu'il a tirés du match de revoir ses choix et par conséquent de remédier aux anomalies et autres carences entrevues par son ensemble. Le mental doit suivre Il n'est plus un secret pour personne que la défaillance du collectif tunisien, découlait de la faillite de quelques éléments qui étaient passés largement à côté de leur sujet. Le petit rendement de Hagui, un joueur qui n'est plus en possession de ses meilleures sensations depuis un certain temps, le flottement de Souissi qui n'a pas été aligné dans son poste de prédilection (l'axe), l'effacement de Ragued et les errements de Chermiti et auxquels il faudrait ajouter la fébrilité de Darragi, il est vrai diminué physiquement car se remettant d'une blessure ont fortement pénalisé le rendement d'ensemble de notre formation. Quand autant d'éléments à la fois fléchissent, la machine tunisienne ne pouvait que grincer. Ils ont fléchi non pas par ce qu'ils étaient à court d'arguments techniques et tactiques un facteur à exclure bien sûr chez des joueurs qui ont dans les jambes de longues années de football exercé à un niveau respectable. Ce qui leur a manqué le plus c'est la confiance et suffisamment de sérénité. La grosse déception essuyée à Maputo en coupe du monde a laissé de profondes séquelles dans le mental des joueurs. La préparation psychologique effectuée par le staff technique lors des deux stages observés à Sousse et à Abu-Dhabi n'a pas réussi à chasser totalement le doute des esprits des joueurs ce qui explique pour une bonne part leur manque de lucidité plus particulièrement au cours de la première période du jeu. Il faudrait toutefois espérer qu'avec les rectificatifs attendus et l'effet libérateur du match contre la Zambie, un meilleur visage de l'équipe contre le Gabon. La Tunisie se doit de jouer sur un registre supérieur pour pouvoir obtenir gain de cause. La tâche des nôtres s'annonce ardue certes mais point possible. A cœur vaillant...