Le Temps : Quel est le point dans le groupe au moment où vous mettez le cap sur Libreville soit à quatre jours seulement du match d'ouverture contre le Maroc ? A.Mathlouthi : Nous avons effectué une préparation adéquate meublée par quatre tests contre des sparring-partners de très bons niveaux. Les débats livrés face aux sélections du Pays Basque, de Catalogne, du Soudan et de la Côte d'Ivoire nous ont permis d'être fixés sur nos carences et autres insuffisances et de travailler en conséquence afin d'y remédier en apportant les rectificatifs qui s'imposent.
·Quelles sont justement les carences constatées ?
-Si la défense dans l'ensemble s'est caractérisée par son rendement satisfaisant, le milieu, par contre, a laissé entrevoir quelques faiblesses, au niveau notamment de la relance et de la construction du jeu. Nous espérons que le travail accompli entretemps pour soigner le rendement de l'entrejeu a procuré ses fruits.
·Outre, ces considérations technico-tactiques, l'Equipe de Tunisie a manqué de fraîcheur physique plus particulièrement lors du match livré contre la Côte d'Ivoire…
- C'est normal, dans la mesure où nous avons affronté les Ivoiriens après avoir accompli un énorme volume de travail à l'entraînement. De toutes les façons, il n'y a pas à dramatiser notre défaite contre les coéquipiers de Didier Drogba. Au-delà du verdict final de ce test qu'on aurait pu boucler sur une parité, ce sont les enseignements que nous y avions tirés qui revêtent de l'intérêt. C'est, en effet, à la lumière de ces enseignements qu'on pourrait espérer le présenter le jour « J » dans les meilleures dispositions et pouvoir ainsi honorer nos engagements dans cette CAN.
* Une CAN qui s'annonce, cependant, ouverte à tous les pronostics en l'absence de bon nombre de ténors continentaux, plus particulièrement l'Egypte, le Cameroun et autre Nigeria.
- Bien sûr que l'absence de ces grandes nations du football africain se fera ressentir dans cette CAN mais cela ne signifie pas qu'elle ne sera pas fortement disputée aussi par les grosses pointures présentes telles que le Ghana, la Côte d'Ivoire, le Gabon, le pays organisateur qui aura l'avantage du terrain et du public, du Maroc et nous-mêmes. Ceci sans oublier des équipes comme la Zambie, le Botswana, le Sénégal et autre Burkina Faso qui sont loin d'être des enfants de chœurs. Même des équipes considérées les « cendrillons » comme le Niger, sont à prendre au sérieux. Faudrait-il rappeler que les Nigériens se sont qualifiés aux dépens de l'Egypte, vainqueur des trois dernières éditions de la CAN (excusez du peu) et de l'Afrique du Sud ? Comme quoi dans cette CAN 2012 il y a du beau monde et il faudrait cravacher dur pour pouvoir faire bonne figure.
- C'est, dans un premier temps de passer au second tour. Après, l'on essayera d'aller le plus loin possible en négociant notre parcours match par match. Nous avons à l'esprit, notre parcours au dernier CHAN. Nous n'étions pas donné au départ, favoris en Tunisie post-révolutionnaire nous n'avions pas bénéficié d'une préparation si l'on excepte un court stage de 5 jours au Maroc. Nous fûmes rassemblés à la hâte et mine de rien nous nous étions retrouvés sur la plus haute marche du podium. Bien sûr le CHAN ce n'est pas la CAN, mais je dirais cependant qu'en football rien n'est impossible. Il faudrait donc croire en nos chances. Une chose est certaine : nous n'irons pas au Gabon pour faire les figurants.
* Le match d'ouverture contre le Maroc est qualifié de décisif pour la suite de votre parcours dans cette CAN.
- Disons qu'il est très important mais nullement déterminant. Une victoire contre le Maroc devra nous ouvrir grandement les portes de la qualification au second tour.
* Comment vois-tu venir ce nouveau derby avec les protégés de Gerets ?
- Avec confiance et sérénité. Nous sommes fin prêts, en effet pour affronter les Marocains avec la réussite escomptée. Mais cela va être dur vu d'abord le caractère de cette rencontre un derby maghrébin et compte tenu de la bonne santé actuelle de la sélection marocaine. C'est dire que ce match s'annonce indécis et l'équipe qui fera preuve d'une meilleure application tactique et d'une plus grande lucidité mentale aura le dernier mot.