Le Temps-Agences - L'émissaire américain au Proche-Orient a lancé hier des négociations indirectes entre Israël et l'Autorité palestinienne, après plus d'un an d'impasse du processus de paix. La mission s'annonce délicate et sera considérée comme un succès si George Mitchell parvient seulement à réunir les deux camps autour d'une même table. L'émissaire de Barack Obama a donné le coup d'envoi de ces pourparlers par une visite au Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu. Sa mission l'amènera à faire des navettes entre le bureau de Netanyahu à Al Qods, et celui du président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas à Ramallah, en Cisjordanie, un trajet de moins d'une heure. Malgré cette proximité géographique, les positions des deux camps restent très éloignées et augurent de la difficulté de la tâche pour George Mitchell. Israéliens et Palestiniens ne sont en effet même pas parvenus à s'entendre sur le coup d'envoi officiel de ces discussions. Pour Israël, elles ont commencé avec la rencontre Mitchell-Netanyahu, tandis que les Palestiniens affirment qu'ils ne donneront leur feu vert officiel qu'au cours du week-end. L'émissaire américain doit rencontrer Mahmoud Abbas dans la semaine. Ces pourparlers sont le résultat d'intenses négociations diplomatiques menées par les Etats-Unis depuis plus d'un an, et la suspension de facto du processus de paix en janvier 2009. Les Palestiniens refusent des pourparlers directs tant qu'Israël ne suspendra pas ses nouvelles constructions en Cisjordanie. Mahmoud Abbas leur donne quatre mois pour réussir et estime qu'elles n'ont de raison d'être que si elles abordent les points de désaccord fondamentaux entre les deux parties: la question d'Al Qods-Est -que les deux camps revendiquent comme capitale-, les colonies juives en Cisjordanie, le retour des réfugiés palestiniens et la délimitation des frontières d'un éventuel futur Etat palestinien. "Les négociations aborderont les questions des statuts finaux. Il n'est pas nécessaire de rentrer dans les détails et les questions de moindre importance, nous en avons eu suffisamment lors des précédentes négociations", a-t-il déclaré hier à l'issue d'une rencontre avec le roi Abdallah II de Jordanie à Amman. "Nous avons dit que les négociations indirectes ne dureront que quatre mois, après quoi nous consulterons la Ligue arabe pour décider ou non de les poursuivre". Ces négociations, si elles débouchent sur une issue positive, pourraient également représenter une réussite diplomatique pour l'administration Obama, à la recherche d'un succès de politique étrangère.