C'est en temps de crises que ressurgissent les polémiques et les questions qui fâchent. La "règle" a été respectée en France qui vit depuis quelques années des débats, autrefois impensables. Ils ont un point commun : comment réagir face à une présence étrangère devenue «trop visible» et qui semble poser problème dans le pays de Voltaire. Après le débat sur le voile à l'école et sa compatibilité avec la laïcité, deux autres débats sont ouverts aujourd'hui l'un sur l'identité nationale et l'autre sur le burqa. Une coïncidence ? Difficile de l'admettre. Si le débat sur l'identité nationale pourrait avoir un aspect un peu général, les deux autres concernent, et visent même, la communauté musulmane en France. En ces temps troubles, quelle en serait la finalité de tels débats. Si l'on se rappelle des résultats de la commission STASI (l'ex-médiateur de la République en France) sur le port du voile, l'accouchement était difficile et les défenseurs d'une interdiction totale ont été «déçus». Sur l'affaire du burqaâ, par ailleurs un habit traditionnel dans certains pays mais nullement islamique, la communauté musulmane serait au centre de la polémique. Mais, il ne faut pas se tromper et croire que ces questions résument, à elles seules, les problèmes d'un pays comme la France. Ce n'est que l'arbre qui cache la forêt. D'ailleurs, ces mêmes phénomènes, conséquence de la migration ne sont pas traités de la même manière dans des pays comme les Etats-Unis ou la Grande-Bretagne, qui ont un autre système d'insertion des immigrés vu comme «communautariste» en France. Il n'en reste pas moins que les communautés étrangères en France ou dans d'autres pays d'accueil méritent une attention particulière de la part des autorités de leurs pays d'origine pour leur épargner des méfaits de tels débats annonciateurs de repli identitaire et d'égarement à l'étranger. Sur ce volet, la Tunisie peut, sans exagération, être fière de sa politique d'encadrement de sa communauté à l'étranger. Une politique active bâtie sur des programmes réalistes et à multiples aspects (consulaire, social, culturel et économique) qui a permis de prémunir nos concitoyens à l'étranger contre les dérives communautaires utilisées par les courants populistes, surtout en Europe, à des fins discriminatoires. Tout démontre aujourd'hui la faculté qu'a le Tunisien à l'étranger à concilier entre "intégration" dans le pays d'accueil et attachement à son identité tunisienne, par essence modérée et imprégnée des nobles valeurs de la religion musulmane.