On n'a jamais autant parlé de football, que ce soit sur les journaux, à la radio, ou à la télé. A travers certaines émissions sportives, on n'a de cesse de répéter que des populations entières, dont la nôtre, respirent football. C'est un peu hyperbolique, et franchement, il est désolant que les ergoteurs ignorent l'impact du désordre que cela puisse générer. Les annales du football abondent d'exemples que des foules entières ont été indirectement remuées par la faute de commentaires exagérés. L'élimination prématurée de notre équipe nationale de football est perçue par certains comme un vrai cataclysme, pourtant, quand on y réfléchit bien, on déduit que le résultat ne pouvait être différent. J'en reviens à une phrase que le grand, et fameux Georges Boulogne, ait énoncée du temps où il entraînait les Juniors de l'Hexagone qui s'apprêtaient à disputer une rencontre décisive en Belgique : «n'importe comment, croyez bien que la patrie n'est pas en danger.» Elle ne le sera jamais, et de toutes les manières, elle n'a que faire, au fond d'un match de football. Le sport roi n'a qu'à être lui-même, et ne doit pas être chargé par des devoirs qu'il ne peut prendre sur soi. Il n'a pas à faire croire qu'il peut procurer, lui seul, le bonheur aux êtres humains malgré eux. Si notre football vient d'encaisser un sérieux uppercut, il doit bien y avoir des explications. Il est une question que, si nous sommes honnêtes, nous ne pouvons pas passer sous silence. Et cette question est : qu'a-t-on fait avant cette CAN, pour mériter de meilleurs résultats ?
Maintenant que la déception est toute consommée, mettons nous autour d'une table, et voyons le fond des problèmes de notre football. De grâce, évitons toutes ces décisions précipitées, comme celles, en vertu de quoi, Coelho, et Benzarti ont été parachutés à la tête de l'équipe nationale, et, ayons le courage de mettre le doigt où cela risque de faire mal. Les dossiers relatifs, entre autres, à la formation des jeunes, à la crédibilité de la direction technique nationale, l'arbitrage, au chauvinisme, à la corruption, à la tricherie, ne peuvent plus moisir. Un football que se dit professionnel ne peut être géré par des non professionnels.