Les frictions récurrentes entre les Etats-Unis et la Chine ressurgissent présageant d'un nouveau round de tensions entre les deux grandes superpuissances du XXIème siècle. La vente d'armes américaines à Taïwan, est la bombe à retardement qui éclate au moment où les relations entre les deux pays sont déjà assombries par l'affaire Google. Mais Taïwan est un dossier plus épineux et concerne les intérêts vitaux de la Chine. Il faut comprendre dès lors la réaction violente de Pékin qui décide de suspendre ses échanges militaires avec les Etats-Unis et laisse planer la menace de " répercussions graves ". Si Washington annonce que la vente fait partie d'un plan approuvé en 2008 par l'administration Bush, et est motivée par des intérêts économiques, compréhensibles en pleine crise financière, plusieurs analystes y voient dans cette transaction une manœuvre politique de Washington. Les Américains auraient-ils ressenti une diminution de leur influence suite à la détente entre les deux rives du détroit ? La vente d'armes serait une aubaine pour qu'ils maintiennent leur pouvoir d'intervention et renforcent leur influence politique. Mais au-delà de toutes ces considérations, les deux pays n'iraient pas jusqu'à s'enfoncer dans un affrontement global. Les enjeux sont colossaux et les intérêts s'entremêlent non seulement sur le plan bilatéral mais également international. Le monde a tout à gagner d'une coordination entre Washington et Pékin visant la résolution des questions de maintien de la paix et de la stabilité et une coopération dans les luttes contre le terrorisme, la crise financière et le changement climatique. C'est pour toutes ces raisons que ces nouvelles turbulences ne seraient qu'une parenthèse dans les relations tumultueuses entre la Chine et les Etats-Unis.