Le Temps-Agences - Des dizaines de milliers de partisans de la majorité se sont rassemblés hier à Beyrouth pour commémorer l'assassinat il y a cinq ans de l'ex-Premier ministre Rafic Hariri, qui avait entraîné le retrait des troupes syriennes après 29 ans de présence au Liban. "Il y a cinq ans, vous vous êtes rendus sur cette même place pour exiger justice et liberté (...) et il n'y a pas de retour en arrière possible", a lancé le Premier ministre Saad Hariri, fils du dirigeant assassiné, à la foule. L'assassinat de Rafic Hariri, tué lors d'un attentat à la voiture piégée en même temps que 22 autres personnes le 14 février 2005, avait provoqué l'émergence d'une coalition soutenue baptisée "coalition du 14 mars", en référence à une journée de manifestations anti-syriennes. La pression internationale couplée à un important mouvement de protestation populaire, avait conduit au retrait des troupes syriennes du Liban après 29 ans de présence. Saad Hariri dirige cette coalition soutenue par l'Occident ainsi qu'un gouvernement d'union nationale comprenant l'ancienne opposition emmenée par le Hezbollah. La majorité, qui peut se targuer de deux victoires électorales, a cependant subi un coup avec la défection du dirigeant druze Walid Joumblatt, jadis un critique virulent de Damas, qui s'est rapproché en 2009 du camp dirigé par le Hezbollah. Parallèlement, Damas est sorti de son isolement international, et connaît un réchauffement de ses relations avec Washington et Riyad, les principaux soutiens de Saad Hariri. La visite du Premier ministre en décembre en Syrie, alors qu'il l'avait ouvertement accusée du meurtre de son père, a été perçue par certains comme un signe de l'essoufflement du mouvement du 14 mars. Des partisans du Parti socialiste progressiste de Walid Joumblatt ont également fait le déplacement. Pour l'ancien député Elias Atallah, un dirigeant du 14 mars, "il y a toujours un certain nombre d'objectifs qui n'ont pas été atteints, à savoir la détention exclusive des armes par l'armée, la création d'institutions étatiques stables et souveraines et la garantie que le tribunal puisse poursuivre son travail". Créé en 2007, le tribunal spécial pour le Liban est chargé de juger les auteurs présumés de l'assassinat de Rafic Hariri et de sept autres personnalités anti-syriennes