Le Temps-Agences- Les rebelles maoïstes ont lancé une spectaculaire attaque contre des policiers dans l'est de l'Inde, faisant 25 morts selon la police, provoquant l'assaut le plus meurtrier des derniers mois en réponse à l'offensive des forces de l'ordre contre la "guérilla rouge". Une vingtaine de rebelles armés à bord de mobylettes ont déclenché avant hier soir une fusillade sur des policiers et ont fait exploser des mines qui ont provoqué des incendies dans le campement de Slida, situé dans le district de Midnapore, dans l'Etat du Bengale occidental. Un premier bilan faisait état de 17 victimes, mais huit nouveaux corps ont été découverts dans le campement, a déclaré hier l'inspecteur général de police de cet Etat. Sept policiers ont en outre été hospitalisés pour des brûlures ou des blessures par balles. Selon la police, une centaine de policiers et de membres des forces de l'ordre étaient présents sur la base lors du raid dans la soirée. Le campement ressemblait à un vaste champ de bataille avec des corps éparpillés gisant dans des mares de sang et plusieurs bâtiments calcinés, selon les images diffusées mardi par la télévision. La police a souligné que les mines jetées par les rebelles rendaient difficile la sécurisation de la zone. C'est l'assaut le plus meurtrier des maoïstes contre les forces de sécurité indiennes depuis juillet 2009, lorsque la guérilla d'extrême-gauche avait abattu 30 policiers dans deux embuscades séparées dans l'Etat voisin du Chhattisgarh. Les guérilleros ont revendiqué l'attaque dans un entretien avec la chaîne de télévision locale Chabbis Ghanta, affirmant qu'elle était une réponse aux arrestations et à l'offensive lancée par le gouvernement, baptisée "Chasse verte" pour déloger les rebelles de leurs bastions. Dimanche, la police avait arrêté 10 rebelles dans le district de Midnapore à la suite d'une fusillade avec des soldats. "Nous lancerons de nouvelles attaques contre des campements des forces de l'ordre dans la région si les offensives contre les populations tribales soupçonnées d'être maoïstes ne s'arrêtent pas immédiatement", a déclaré un dirigeant maoïste, Kishenji. Vingt des 29 Etats indiens, en particulier les Etats du Jharkhand et de l'Orissa, sont confrontés depuis 1967 à des poches de rébellion maoïste, devenue au fil des ans de plus en plus violente. Le Premier ministre indien Manmohan Singh estimait cet automne que les "terroristes rouges", qui seraient entre 10.000 et 20.000 et disent lutter pour la défense des paysans sans terre et des tribus, représentaient la plus grande menace pour la sécurité du pays. Le gouvernement a proposé de discuter avec les maoïstes à condition qu'ils cessent leurs violences. "Je voudrais qu'il soit clair que la violence cessera aussitôt que le gouvernement aura retiré ses troupes", a poursuivi Kishenji. Cette dernière attaque porte à 60 le nombre de membres de forces de l'ordre tués depuis le début de l'offensive lancée par le gouvernement dans le district de Midnapore en juin dernier, a indiqué Surojit Purokayastha. Les violences attribuées aux maoïstes ont fait plus de 600 morts l'an dernier lorsque le gouvernement a interdit le mouvement, désormais officiellement qualifié de terroriste.