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Entre métiers rêvés et perspectives rélles: Chassez «le Public», il revient au galop
EMPLOI
Publié dans Le Temps le 22 - 02 - 2010

Le souci premier des jeunes diplômés est aujourd'hui de trouver au plus vite un poste stable et relativement bien rémunéré. Mais ce rêve est de plus en plus difficile à réaliser, compte tenu des offres d'embauche qui se raréfient actuellement ou qui ne répondent pas tout à fait aux attentes des nouveaux demandeurs d'emploi. On organise de moins en moins de concours et les recrutements se font au compte-gouttes pour pourvoir des postes plutôt modestes.
Dans le privé, les propositions d'embauche sont certes plus nombreuses mais les conditions de travail et les rémunérations promises sont peu motivantes pour un titulaire de licence ou de maîtrise.
De surcroît, il est rarement question de postes durables et la titularisation semble devenir inaccessible pour les cadres de demain. Dans ce contexte très défavorable, nos jeunes ne perdent néanmoins pas espoir et tentent de saisir toute chance qui leur est offerte, aussi minime soit-elle. Ils s'informent ainsi sur toutes sortes de concours au point où le mot lui-même, c'est-à-dire « concours », revient jusqu'à dix et vingt fois par jour dans leurs bouches.
D'autres vocables sont également récurrents dans leur nouveau lexique, comme « demande d'emploi », « CV », « dossier », « entretien d'embauche » etc. Mais ce premier contact avec le monde de l'emploi ne fait pas qu'enrichir leur vocabulaire ; il peut aussi leur faire vivre leurs premiers déboires et perdre leurs dernières illusions.
Que de promesses !
Le jeune Anis ne diffère en rien des nombreux nouveaux diplômés de son âge qui passent leurs journées à courir les administrations et les entreprises, à envoyer courrier sur courrier aux employeurs virtuels, à perdre un argent fou dans les photocopies, les timbres, les légalisations, les appels téléphoniques, les déplacements à l'intérieur et en dehors de leur ville natale. Un vrai marathon auquel Anis s'était mal préparé : « Je ne croyais pas que ça allait être aussi pénible et aussi coûteux. Sur le plan psychologique et nerveux, c'est également très éprouvant. Mes parents eux-mêmes sont aussi stressés que moi et subissent plus fréquemment mes sautes d'humeur et mes crises de colère. Je suis une grande source d'inquiétude pour eux, ça ne se cache pas. De leur côté, ils font ce qu'ils peuvent pour me créer des raccourcis : chaque jour ou presque, mon père sollicite l'intervention de l'un de ses supérieurs, de ses amis ou de ses proches. Ma mère, quant à elle, entreprend des tentatives auprès de ses frères et de quelques voisins fonctionnaires.
Concours ? Cours toujours !
Au bout d'une année ou de deux de quêtes infructueuses, Anis et les jeunes diplômés dans son cas finissent par comprendre certains rouages administratifs et se montrent plus sceptiques face aux perspectives alléchantes qu'on fait miroiter devant eux.
Les concours ? Ils savent désormais que ce n'est pas seulement une affaire de compétence ni d'aptitudes personnelles! Pourtant, ils n'en ratent presqu'aucun, fût-il organisé à un millier de kilomètres de chez eux ; parce que désormais, ils ont le sentiment d'y jouer à une espèce de loterie et que peut-être un jour, comme au Promosport, la chance leur sourirait. Il n'en reste pas moins vrai qu'au fil de leurs échecs répétés, ils finissent par renoncer à certains métiers (parfois à certains secteurs professionnels) dont ils avaient tant rêvé pendant leurs études et après avoir obtenu leurs diplômes.
La planque !
La Fonction Publique par exemple devient, à leurs yeux, un « paradis » de plus en plus inaccessible. Actuellement, ce secteur emploie près de 340.000 personnes dont le salaire moyen oscille entre 500 et 3000 dinars. Mais ce ne sont pas tellement les rétributions de la Fonction Publique, somme toute relatives, qui séduisent les nouveaux diplômés ; ils sont plutôt tentés par la stabilité de l'emploi, la quasi certitude d'y être titularisé, ses avantages sociaux, les congés payés et la retraite malgré tout honorable. Ajoutez à cela, la fréquence régulière des augmentations salariales et la possibilité de faire pression sur l'employeur pour les obtenir. Depuis 2009, en effet, le droit à la grève est reconnu aux fonctionnaires de l'administration publique.
Ah ! Ces vacances interminables !
Le métier d'enseignant figure de nouveau parmi les professions convoitées. Nous disons «de nouveau», parce qu'à une certaine période, (entre les années 80 et 90 notamment), il fut nettement déprécié dans beaucoup de milieux sociaux. Mais aujourd'hui, les candidats au CAPES se comptent chaque année par dizaines de milliers.
Actuellement, le salaire moyen du personnel enseignant au secondaire avoisine les 1000 dinars. Le professeur agrégé touche environ 1250 dinars et le maître d'enseignement secondaire près de 700 dinars. Au primaire, les chances de recrutement restent en ce moment minimes, à moins de tenir compte de la création envisagée de la fonction de « professeur d'école ».
Dans l'enseignement, et en plus des avantages de la fonction publique dont bénéficient les instituteurs et les professeurs, ce qui tente ce sont surtout les vacances (longues et fréquentes) et le nombre relativement réduit d'heures de travail par semaine. Encore faut-il, pour pouvoir en bénéficier, passer avec succès les épreuves écrites et orales du CAPES. Ecueil de plus en plus infranchissable devant nos jeunes diplômés.
Le « paradis » des crédits !
Le secteur bancaire est, lui aussi, devenu inaccessible pour la majorité de nos maîtrisards et licenciés. On a beau être titulaire d'un diplôme spécialisé, le recrutement des cadres de banque se fait au compte-gouttes et sur la base de paramètres de plus en plus complexes et pas toujours transparents. C'est pourtant frustrant de ne pas pouvoir jouir des avantages financiers et sociaux de ce secteur ô combien convoité. Un cadre bancaire nouvellement nommé perçoit en moyenne, 800 dinars et son salaire atteint en peu d'années de travail les 1200 dinars. De plus, en contractant un crédit, ce fonctionnaire le rembourse quasiment sans taux d'intérêt (TMM + 0,5 % seulement). La couverture sanitaire est d'environ 90 % dans presque toutes les banques. Les cadres bénéficient également de bons de restauration (sur la valeur totale du ticket qui est de 4 dinars, ces derniers ne paient que 700 millimes), de vacances estivales à moitié prix, de primes et de crédits (sans intérêt) à l'occasion de l'Aïd el Fitr et l'Aïd el Kébir ! Et ils ne travaillent que 5 jours sur 7 !
La facture d'électricité en moins !
Les jeunes rêvent aussi de faire partie des cadres de la STEG. Cette société nationale réalise depuis sa création d'énormes bénéfices ; elle emploie aujourd'hui près de 9000 agents qui travaillent dans des conditions apparemment très avantageuses : un salaire supérieur à 500 dinars pour le cadre en stage, entre 700 et 800 dinars pour le cadre sans fonction et beaucoup plus pour les cadres supérieurs. Les fonctionnaires de la STEG touchent ce qu'on appelle le 13ème mois, en plus de la prime de rendement et de la « prime-économie ». Ils bénéficient de crédits-logement à très faible intérêt accordés par la société elle-même et il existe aussi la formule du « crédit exceptionnel » octroyé également par la STEG.
En attendant des lendemains meilleurs !
Devant la difficulté d'accéder à ces professions, les nouveaux diplômés se rabattent maintenant sur des métiers provisoires, souvent incompatibles avec leurs compétences et leur formation (centres d'appels, sociétés de communication, représentation commerciale, etc.). L'essentiel étant pour eux d'échapper à l'oisiveté et de réaliser une relative indépendance financière. Mais que de chemin à faire pour atteindre la stabilité professionnelle ! C'est malheureusement le lot annuel de milliers de jeunes qui devront s'armer de patience et d'espoir pour pouvoir atteindre le bout du tunnel !


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