Les Tunisiens ne lisent plus ou presque. Le constat est amer et il est d'autant plus inquiétant qu'il concerne particulièrement les jeunes, force vive de la Nation et pilier de son avenir. Le phénomène ne se limite pas à un pays ou à un groupe régional. Il est planétaire et affecte les pays riches et développés autant que les pays pauvres ou en voie de développement. Pourquoi ce désintérêt pour la lecture, cette apathie envers le papier, cet éloignement à l'égard du livre et de la presse écrite ? Aujourd'hui les nouvelles technologies de communication s'affirment comme l'alternative, mais ô combien périlleuse, à ce qui jadis était considéré comme la seule source de connaissances et de savoir. Internet, blogs, facebook, sms et autres font une montée en puissance consacrant la culture du gratuit et la paresse de la pensée. Ceci n'est pas sans conséquences graves sur l'industrie du livre et de la presse et sur la production des créateurs et des hommes de lettres. Un impact douloureux aussi bien sur le plan économique que civilisationnel et identitaire. Car en fin de compte, les nouvelles technologies de l'information présentent des dangers énormes, ne véhiculant le plus souvent qu'une certaine forme de culture superficielle axée généralement sur une vision unitaire et ciblée pour des visées hégémoniques de grandes puissances ou de groupes malintentionnés. C'est dire que le livre reste la voie la plus sûre pour apprendre. D'où la nécessité d'initier les jeunes dès leur plus jeune âge à la lecture et à la prospection, vrais outils de connaissances. Ils n'en seront que plus attachés à leur identité, fiers de leur appartenance nationale et ouverts à la modernité et au progrès.