Le Club Africain sera fortement amoindri à l'occasion de sa prochaine rencontre. Outre les absences prolongées de Mouihbi, Messâadi, Amri et Derbal, l'entraîneur Lechantre aura à se passer des services de Souissi et Ifa. Ces deux derniers seront suspendus pour avoir écopé d'un avertissement face à l'Olympique de Béja. Des soucis en perspective pour Lechantre qui aura peut-être la possibilité de récupérer Mohamed Bachtobji, laissé sur le banc étant souffrant lors de la dernière sortie clubiste et Adel Nefzi qui a suivi le match en tant que remplaçant ayant ressenti quelques douleurs au niveau de la cuisse samedi matin, soit la veille du match.
En somme, l'infirmerie ne désemplit pas et les suspensions ne font que limiter le champ d'action de Lechantre qui n'a pas aimé le comportement d'une frange des supporters « Rouge et Blanc ».
Colère pondérée Après le match, Lechantre était là pour répondre à nos questions et ce comportement ne nous étonne guère de la part du technicien français qui s'est toujours prêté à cet exercice des questions/réponses sans rouspéter. Il a toutefois prié ceux qui critiquent son travail en lui manquant de respect… de rester à la maison. Il l'a dit sans hausser le ton et en toute sérénité. Il était visiblement blessé par cette attitude déplacée de la part d'une dizaine de supporters clubistes qui ont peut-être le droit de manifester leur mécontentement mais ils auraient dû le faire différemment.
Que reproche t-on à Lechantre? C'est la question que l'on se pose depuis que le Français est à la tête du Club Africain. En parlant de résultats et de statistiques, le bilan de l'entraîneur clubiste est somme toute positif. Un match nul a suffi pour remettre tout en question, mais sans trop s'attarder sur ce match, Lechantre a parlé de l'état de la pelouse rendue glissante après les fortes pluies du week-end, de la fatigue et du manque de fraîcheur physique après avoir disputé cinq matches en deux semaines. Il a également mis en valeur la bonne prestation des Béjaois. Lechantre n'a pas manqué de rappeler qu'il avait préparé ce match en fonction des joueurs disponibles. Les changements opérés n'ont pas été faits sur un coup de tête. Bachtobji et Nefzi ne se portaient pas bien et ressentaient des douleurs au dos et à la cuisse. L'unique changement concerne le positionnement de Melliti qui s'occupa du couloir droit après avoir évolué en tant que latéral droit pendant deux matches. Là aussi, on ne peut lui reprocher grand-chose étant le seul maître à bord et celui qui est au fait de la forme des joueurs pendant la semaine qui précède chaque rencontre. Il y aura toujours des mécontents et un entraîneur qui n'a qu'un joueur de la trempe du Nigérian Otorogu sur lequel compter quand l'équipe piétine ne peut aspirer à mieux, à moins d'un miracle…Et le Nigérian n'a pas les moyens de les provoquer.
Ifa s'illustre Le jeune latéral clubiste Bilel ifa a tout fait en un quart d'heure, le premier de la rencontre. Il récolté un avertissement aussi bête que stupide étant victime d'un engagement physique excessif dans des situations qui ne requiert pas autant de fougue et d'agressivité. Il sera par conséquent absent dimanche prochain à Zarzis. Il a marqué le premier but de la rencontre avant de provoquer deux minutes plus tard un coup-franc en faveur des Béjaois sur une action anodine qui amena le but de l'égalisation des visiteurs alors qu'il était en possession de la balle. Il est clair que le jeune Bilel a beaucoup à apprendre surtout sur sa façon de gérer un match. Techniquement, nous n'avons rien à lui reprocher ou presque, pour le reste, bien des choses restent à faire.
Chances compromises? Le Club Africain a-t-il compromis ses chances de consécration en championnat? Mathématiquement, tout est encore possible et à huit journées de la fin de l'actuel exercice, les protégés de Lechantre comptent quatre points de retard sur le leader espérantiste. Dans un passé récent, ils en comptaient sept avant de réduire l'écart à deux points. Puis ils cédèrent encore du terrain après la défaite concédée face à la JSK avant de voir l'Espérance trébucher à son tour à Kasserine une semaine plus tard. Ce chassé-croisé n'a pas trop profité aux Clubistes qui se retrouvent obligés de faire la course au titre toujours en deuxième position. L'Espérance s'en sort bien après une période post-africaine des plus troubles. Elle a fait des cadeaux aux clubistes qui, au lieu d'en profiter ont plutôt fait autant avec leur voisin espérantiste. Un échange de bons procédés entre le leader et son dauphin qui risque fort de se terminer à l'avantage des « Sang et Or ». Les Clubistes auront à se reprocher beaucoup de choses et surtout le fait de ne pas avoir su tirer profit de la mauvaise passe espérantiste. Une chose est sûre, avec le retour de ses deux fers de lance, à savoir Darragi et Msakni et la forme retrouvé de son buteur Michael, le leader sera difficile à battre à déloger.