Il ne se passe pas une saison sportive sans que l'arbitrage ne soit la cible de toutes les critiques, souvent des plus acerbes. Celui de notre sport-roi se trouve à coup sûr le plus visé. Evidemment, il ne peut en être autrement. Pour s'en rendre compte, il suffit de faire le tour des assemblées générales de nos clubs et recenser sans réel plaisir le nombre incalculable de déclarations d'après match. Que peut-on en déduire? Sauf que, quelque part, ça ne tourne pas bien rond et que le mal persiste sans qu'on ose l'attaquer aux racines ou au moins apporter les palliatifs nécessaires tendant à réformer le secteur. A l'heure où notre football s'embourbe dans un professionnalisme marron (et là est un autre chantier), il devient impérieux voire vital de voir les activités arbitrales épouser leur temps et rompre avec les actuelles-anciennes pratiques tels que les examens de passage d'une série à une autre subis par les arbitres. Le peu de sérieux affiché, pour être clément à l'égard de ceux qui "veillent" au déroulement des épreuves en dit long sur la légèreté d'une gestion tout simplement approximative. Ensuite, nous n'évoquerons pas le chapitre ahurissant des désignations des arbitres des rencontres et les tractations des coulisses qui les précèdent. Inutile aussi de rappeler les nombreux incidents survenus de bonne ou de mauvaise foi (Dieu seul le sait) sans que les auteurs ne répondent de leurs actes dans la transparence la plus totale ou que l'organisme "employeur" n'intervienne avec la fermeté requise. Il en sera toujours ainsi, sommes-nous tentés de croire, tant que les structures actuelles se contentent de gérer de la même manière le quotidien (sportif) amer. Une corporation autonome, pourquoi pas? Que peut-on préconiser pour que l'arbitrage le soit réellement dans un milieu où s'enchevêtrent les décisions et les contre-décisions, les interférences et bien d'autres attitudes, prises de position et de comportement qu'il est superflu de qualifier? Nos fédérations, du moins celles des sports collectifs ont assurément bien d'autres chats à fouetter que de s'occuper des litiges pouvant naître d'une décision controversée ou d'une prestation arbitrale mal appréciée. La LNFP n'hérite en fait que les problèmes que connaissait la FTF. Seule à notre avis la neutralité parfaitement entière peut résoudre les problèmes qu'engendre la gestion de l'arbitrage. Il appartient naturellement à ceux qui assurent la gestion de notre sport de mettre en branle un système beaucoup plus fiable, beaucoup plus crédible : une corporation autonome placée évidemment sous l'autorité de Tutelle. Ce que nous suggérons en fait c'est que cette institution aura à assurer la formation des arbitres (toutes disciplines confondues) et la prestation des services: l'arbitrage des rencontres tel qu'il existe un peu partout dans le pays des centres de formation professionnelle, il ne serait pas de trop de créer un centre d'arbitrage quitte à ce que son activité soit centralisée. Certes, les élèves-arbitres à engager parmi le milieu sportif et ayant un niveau scolaire et universitaire plus relevé, ne peuvent être opérationnels dans un délai très court, mais il suffit, pensons-nous de donner naissance à cette corporation pour mieux préparer l'avenir. Reste à définir le cadre juridique de la profession. En outre, puisqu'il s'agit de réussir une carrière professionnelle, l'arbitre, dans un statut autrement défini, s'efforcera de garder la conscience inoxydable. Et ça ne peut que contribuer à la promotion de notre sport. A bon entendeur...