Les Etoilés prouvent pour la seconde année consécutive qu'ils ne jouent jamais aussi bien que quand ils sont dos au mur! Déjà, la saison écoulée, les techniciens et passionnés de la balle au panier ne donnaient pas cher de leur peau suite à leur défaite en finale « aller » à Sousse contre les Nabeuliens. Tout portait à croire que ces derniers ne laisseraient pas filer la chance inouïe de remporter le titre à domicile et de boucler l'affaire. Mais le sursaut d'orgueil étoilé anéantissa le rêve nabeulien et c'est avec grand brio que les protégés de Ridha Lâabidi s'octroient le titre dans une rencontre décisive à Sousse. C'est à croire que l'histoire est un éternel recommencement! Les « Aghlabides » réussissaient le weekend dernier à « kidnapper », verbe utilisé par le coach de l'ESS, Ridha Lâabidi avant le match de samedi, la rencontre laissant les étoilés complètement estomaqués. Ces derniers payaient cash, peut être, une suffisance déplacée qui durant les huitième de finale de la coupe a failli leur coûter cher. Ils se ressaisissaient rapidement et abordaient le match retour, devant le public kairouanais enflammé, avec le sérieux et la rigueur requis. Ainsi, la confrontation commençait sous de bonnes auspices pour les uns et les autres et les deux équipes faisaient du coude à coude durant le premier quart temps. A la défense individuelle agressive et très rapprochée des Kairouanais, les étoilés répondaient par une défense en Zone tout aussi efficace mais laissant, tout de même, quelques opportunités de tirs à leur adversaire. Choses dont les protégés de Walid Gharbi ne se privaient nullement, profitant de la main habile de Slimane et de Laghnej. En face, l'organisation étoilée n'était pas au mieux et le principal atout qui maintenait les hôtes à hauteur des locaux était la domination des premiers au rebond grâce au géant Salah Mejri et les contre-attaques réussies de Mouhli, mieux inspiré que ses précédentes sorties. La première période se terminait sur le score de (20/21) en faveur des étoilés. Avec le démarrage de la seconde, les Aghlabides changeaient de défense, optant pour la zone (2/3). Ils maintenaient la pression sur leur vis-à-vis et restaient collés à leur basque. C'est le moment que choisissent les coéquipiers de Hardy Jammar pour discipliner leur rang et mettre à contribution les joueurs intérieurs. Le match prenait, alors, une toute autre physionomie pas du tout en faveur des locaux. La machine étoilée s'était mise en marche stoppant net l'enthousiasme des Kairouanais qui n'avaient plus les solutions pour arrêter les assauts répétées et décisifs de leur bourreau. Ils retournaient aux vestiaires à la mi-temps avec un retard de 9 points (29/38). Le rouleau compresseur étoilé! Avec le démarrage de la 2ème mi-temps, la suprématie des étoilés étaient définitivement assise à tel point que nous avions l'impression qu'il n'y avait plus qu'une seule équipe sur le terrain! Le compteur des kairouanais se bloquaient à 29 points. Ils devenaient incapables de marquer et multipliaient les pertes de balle et les maladresses. L'étau étoilé se resserrait sur les attaquants fermant les champs de tirs, principal point fort des locaux. Les étoilés nous offraient-alors un récital de toute beauté régalant les puristes de la balle au panier. Nous eûmes droit à de belles phases offensives où la panoplie des gestes techniques était bien présente. Jeu plaisant, tout en mouvement, mobilité de tous les étoilés présents sur le parquet, diversification des schémas tactiques en attaque, un coup, les joueurs intérieurs sont sollicités, un autre ceux extérieurs avec au bout la réussite des grands jours. Ridha Lâabidi a bien eu raison de lancer, la saison écoulée Salah Mejri, s'en occupant personnellement et en faisant une pièce maîtresse de son effectif. Le géant de 2 mètres 14 a énormément progressé. Il constitue désormais la promesse du basket tunisien. Il était, samedi, le joueur polyvalent par excellence, remiseur numéro un de son équipe, dominant coéquipiers et adversaires, adroit à mi distance, passeur décisif à l'occasion et même tireur des trois points! Avec ses 20 points marqués, il est le meilleur réalisateur de la rencontre. Mais il n'est pas le seul à avoir sorti son épingle de jeu. Tout le l'ensemble étoilé a séduit par son automatisme bien affûté, la rapidité de réaction de son jeu offensif, la limpidité dans ses montées de balle et l'amorce des contre-attaques, la fraîcheur physique jusqu'aux ultimes secondes, la solidité défensive, la domination dans les airs et l'adresse exceptionnelle des joueurs en postes 1, 2 et 3 (les joueurs extérieurs). Avec 91 points marqués contre 60 pour son adversaire du jour, les étoilé se présente véritablement dans la peau du champion. Avec le Mouhli rapide, Toumi incisif, Ben Romdhane explosif, Essayed à la confiance retrouvé et Jammar en regain de forme et ayant trouvée près de la ligne de fond sa place de prédilection pour tirer les trois points gagnants, les étoilés ont réalisé le match parfaites. Même les supporters kairouanais, qui ont fait le déplacement en masse, ne s'y sont pas trompés et ont quitté la salle bien avant que les débats ne soient terminés! Mais il ne faut surtout pas occulter qu'il y'a un match décisif à jouer à Sousse. Les Etoilés ne doivent aucunement dormir sur leurs lauriers parce qu'en face, les Kairouanais joueront leur va tout, cette fois. Dans un dernier match, qui désignera le second qualifié à la finale de super Play off avec le SN, Walid Gharbi a quelques atouts en main dont le jeune Abessi qui a montré de la qualité en seconde mi-temps quand tous ses camarades ont fléchit et se sont résignés. Mamadou peut aussi fournir une meilleure prestation ainsi que Laghnej. Finalement, les appréhensions que nous a livrées le coach kairouanais avant la rencontre étaient légitimes et se sont confirmées. La confiance et la détermination de Ridha Lâabidi étaient, elles bien justifiées en attendant la rencontre qui va les départager. Les étoilés pour confirmer et les Aghlabides pour un nouvel exploit.