La liste Irakia de l'ancien Premier ministre Iyad Allaoui, dont la mince victoire aux élections législatives du 7 mars est remise en cause, appelle à la création d'un gouvernement intérimaire supervisé par la communauté internationale. L'Irak est plongé dans une période d'incertitude politique depuis le scrutin qui n'a pas dégagé de majorité claire, les différentes factions du pays étant engagées dans d'intenses négociations. La liste Irakia a obtenu 91 des 325 sièges parlementaires, soit deux de plus que l'Etat de droit (EDD) du chef du gouvernement sortant, Nouri al Maliki. Mais ce dernier a obtenu un nouveau décompte des suffrages à Bagdad, portant sur deux millions et demi de bulletins, une opération qui pourrait modifier les résultats du scrutin. Ajoutant à la confusion, les suffrages exprimés en faveur de 52 candidats ont été invalidés lundi par la commission de révision électorale en raison de leurs liens supposés avec le parti Baath, aujourd'hui interdit, de Saddam Hussein. Un seul de ces candidats, membre de la liste laïque Irakia, a été élu le 7 mars, mais l'invalidation de sa victoire pourrait modifier l'issue du scrutin. Par ailleurs, une décision est toujours attendue sur le sort de neuf députés élus, dont huit d'Irakia. Dans un communiqué, la liste d'Allaoui dit avoir étudié toutes les options pour défendre sa victoire électorale et être arrivé à la conclusion que le Conseil de sécurité des Nations unies, l'Union européenne, l'Organisation de la conférence islamique et la Ligue arabe devraient mettre sur pied un gouvernement provisoire et organiser de nouvelles élections. Elle ajoute qu'elle va demander au Conseil de la présidence du pays de reconvoquer le parlement pour superviser l'exécutif et prévenir toute violation de l'ordre constitutionnel. Tout revers parlementaire d'Irakia risque de raviver la colère de la minorité sunnite, qui a largement soutenu la liste laïque d'Allaoui. Le gouvernement sortant de Maliki reste en place le temps de la formation d'un nouveau cabinet mais ses pouvoirs sont fortement limités. Il règle les affaires courantes mais ne peut voter de nouvelles lois ou signer des contrats.