Les résultats des Hammam-Lifois ne suivant guère en dépit de la production d'un volume de jeu et d'un foot-ball collectif unanimement apprécié sous la houlette de Fethi Laâbidi avec une infamante dernière place à la clé, Mongi Bhar dût se résoudre à son corps défendant durant la trêve à se séparer de son entraineur fétiche qu'il a longuement gardé sous son parapluie et en dénicher un autre. Mais alors que les noms des techniciens ayant roulé leur bosse un peu partout circulaient avec insistance en ville, le président prit comme de coutume tout son monde de contre-pied en sortant de son chapeau Gérard Buscher, un illustre inconnu du régiment nonobstant son passage de trois ans à la tête de la direction technique des jeunes de l'Espérance Sportive de Tunis. Suffisant pour que les sceptiques, les eternels mécontents se déchainent et mettent le choix et les compétences du français en doute. Pire, le fait que son fils Michael l'accompagne et soit recruté n'a fait qu'exacerber le courroux et la méfiance de la rue à son endroit. Cinq mois plus tard, spectaculaire revirement de la situation à 180° et changement radical du décor. Les Buscher, à la côte au firmament, sont courus un peu partout pour avoir fait leurs preuves. Gérard Buscher a bien voulu nous entretenir des perspectives d'avenir s'offrant à son fils et à lui. Le Temps : Vous n'êtes pas sans savoir que la rue ne jure plus que par vous et tient absolument à ce que vous renouveliez votre bail à la tête des « Verts ? » Gérard Buscher : C'est un insigne honneur et un réel plaisir pour moi de constater que mon travail est apprécié enfin à sa juste valeur. Je vous avoue que je me plais énormément à Hammam-Lif où il fait si bon vivre. Le hic dans l'affaire, c'est cette épée de Damoclès suspendue quelque part du côté du Bardo avec ce précontrat signé avec le ST vous contraignant à verser l'équivalent de 20 mille dinars au cas où vous vous désisteriez ? Cette somme ne pose aucun problème ou si vous voulez, le problème réel n'est pas à ce niveau pour moi plus exactement ! Où le situerez-vous alors ? Vous savez à mon arrivée, les gens et les équipes adverses ne nous prenaient pas au sérieux nous qualifiant de groupe tendre et facile à en venir à bout. Mais depuis peu, la tendance a changé et ils savent que jouer contre nous n'est pas de la rigolade et que nous sommes devenus très costauds et difficilement maniables. Ce qui vous a valu comme corollaire une avalanche d'offres aussi alléchantes les unes que les autres? Oui, deux grandes équipes du quatuor des grands jouant classiquement le titre, quelques équipes du milieu du tableau et deux clubs de d'Arabie Saoudite. «Garder l'effecrtif» Et le CSHL dans tout cela ? Mon statut reconnu jusque là comme directeur technique a changé en entraineur de club. A moins d'une grosse offre financière du Golf ou d'une équipe locale jouant les consécrations, je resterais à Hammam-Lif mais à des conditions. Mais les caisses locales ne peuvent subvenir à vos exigences apparemment démesurées ? Non je ne parle pas argent. Tout d'abord le président doit rester et rempiler à la tête du club. Par la suite, je dois garder mon effectif et ne point voir mes joueurs se disperser aux quatre coins du pays. Ensuite on doit restructurer le club avec la création d'un véritable centre de formation. De la sorte, l'exercice prochain on évoluera l'esprit serein en terminant juste derrière les quatre habituels à l'instar de ce que fait par exemple le CAB cette année. Mais l'année d'après, nous postulerons aux titres car rien ne nous manque pour y parvenir et nous mêler à la cours des grands. Vous pensez sérieusement que les Hammam-Lifois ont l'étoffe de changer de gabarit et de jouer désormais les gros bras ? Je ne parle pas en l'air et d'ailleurs nous l'avons fait jusque là quoique épisodiquement. Mais si d'aventure les conditions idoines de réussite se réunissaient, je ne vois aucune entrave à ce que ce rêve se réalise. Et ça ne demande pas tellement d'argent, juste une restructuration à la base et un encadrement idoine. Si ce projet semble tellement vous tenir à cœur, pourrait-on en déduire alors que l'affaire du renouvellement de votre bail à Hammam-Lif est déjà pliée ? J'attends ma réunion avec le président. Si nos points de vue concordaient avec notamment la stratégie que j'ai préconisée mise en route et adoptée, je ne verrais alors aucune raison de partir. Et pour votre fils Michael ? C'est une question à part et je ne tiens pas à m'y immiscer. Je sais seulement qu'il a de nombreuses offres sérieuses d'ici et de deux clubs allemands qui ont déjà envoyé leurs émissaires pour le superviser avec mention satisfaisante. Entretien conduit par Mohamed Sahbi RAMMAH