Tout semble indiquer qu'on s'achemine vers un échec des négociations entre les deux protagonistes dans l'affaire de la Ligue Tunisienne pour la Défense des droits de l'Homme (LTDH). Même les deux médiateurs l'ancien bâtonnier Me Abdelwaheb El Béhi et M. Moncer Rouissi le président du Haut comité des droits de l'Homme et des Libertés fondamentales, commencent à être sceptiques quant à l'issue de ces pourparlers entre les membres de la commission issue du comité directeur et les plaignants. Sauf un sursaut de dernière minute, à savoir de nouvelles concessions de part et d'autre, la Ligue va replonger dans la crise si les plaignants, excédés, seront amenés à appliquer les jugements en leur faveur, c'est-à-dire désigner un administrateur judiciaire à la place du comité directeur. Positions Sur la question du nombre des membres à remplacer dans la composition des bureaux issus des congrès des sections fusionnées, tenus sans l'aval du comité directeur, les positions des deux parties concernées sont totalement opposées. Les plaignants ont proposé le remplacement de un ou de deux au maximum. Mais les membres de la commission en réclament plus. Lors de la réunion du mercredi 26 mai, les deux parties ont campé sur leurs positions tout en invitant Me Mokhtar Trifi, le président de la Ligue et Me Chedli Ben Younès, le porte-parole des plaignants à tenir une réunion jeudi pour discuter davantage de cette question. Ce tête-à-tête n'a pas eu lieu, mais Me Trifi a adressé une nouvelle proposition par fax à Me Ben Youssef. En voici les grandes lignes : pour les sections de Sijoumi, de Montfleury et de Tataouine, deux sur les sept membres des bureaux de ces sections seront remplacés. Pour les sections de Nabeul, de Hammamet, de Kasserine, de Sbeitla et du Kef, sur les sept membres de leurs bureaux respectifs, cinq seront remplacés. Une proposition qui a été rejetée par les plaignants estimant " qu'elle n'est pas sérieuse et constitue un pas en arrière ". Une remarque s'impose cependant : tout le monde s'accorde pour dire que la Ligue est un acquis national à préserver. Mais il y a certainement une partie qui a intérêt à ce que la crise perdure. En tout cas, les protagonistes ont décidé de de se rencontrer la semaine prochaine, probablement le lundi. Ça sera selon des sources proches, la rencontre de la dernière chance.