Les priorités stratégiques de la Grande Commission Tuniso-Algérienne    L'huile d'olive tunisienne: de la qualité, fruit d'un savoir-faire millénaire (Album photos)    Sur quelles chaînes suivre le match Syrie – Maroc en direct ?    CAN 2025 : la liste officielle des joueurs de l'équipe nationale dévoilée    Mobilité à Tunis : l'entrée sud ouvrira ses portes à l'été 2026    Mohamed Heni El Kadri : Pour une gouvernance moderne appuyée par la recherche économique    Thouraya Lakoud :La résilience de l'économie tunisienne progresse, mais à un rythme modéré    Sofiene Ben Abid : Repenser la transparence budgétaire, une exigence démocratique et stratégique    Hela Ben Hassine Khalladi: Lever les barrières    Vignettes 2022-2024 annulées : qui profite réellement de l'exonération ?    Kairouan se dote d'un hôpital moderne : tout ce qu'il faut savoir sur le Roi Salman    SNCFT : panne électrique suspend les trains entre Sousse Bab Jedid et Mahdia    Identité numérique : la Tunisie adopte enfin la carte d'identité et le passeport biométriques    LEBRIDGE25 – Tunis : un événement pour connecter startups, entreprises et investisseurs    Hommage à Salem Loukil: La gestion par les valeurs... et le sourire    Les lunettes IA de Google, AI glasses dopées par l'IA de Gemini, grande nouveauté attendue en 2026    Météo en Tunisie : temps brumeux le matin et pluies éparses    Les actions opérationnelles pour démanteler l'économie de rente    Quand et où regarder les matchs des quarts de finale de la Coupe arabe 2025 ?    Comment se présente la stratégie américaine de sécurité nationale 2025    Hajj 2026 : le coût du pèlerinage pour les tunisiens fixé par le ministère des affaires religieuses    Titre    Tunisie 2027 : Capitale arabe du tourisme et vitrine du patrimoine    La Chute de la Françafrique: Comment Paris a perdu son Empire Informel    Décès soudain de l'ambassadeur russe en Corée du Nord    Météo en Tunisie : nuages éparses, températures stationnaires    Chrome booste le remplissage automatique : plus rapide et plus précis !    In mémorium - Hammadi Ben Saïd, un journaliste qui a honoré le métier    La photographie comme mémoire vivante: l'œil, le regard et la vérité    La résolution 2803 du Conseil de sécurité: Est-elle un prélude à une paix durable et juste à Gaza?    Un séisme de magnitude 5,8 frappe la Turquie    Tahar Bekri: Je voudrais t'aimer monde    Le palais Ahmed bey à la Marsa célèbre le nouveau livre de Mohamed-El Aziz Ben Achour : La médina (Album photos)    Hafida Ben Rejeb Latta chez les rotariens de Tunis, Carthage, la Marsa et Sousse (Album photos)    Match Tunisie vs Qatar : où regarder le match de Coupe Arabe Qatar 2025 du 07 décembre?    Au cœur des visages de Walid Zouari : une captivante humanité    Entrée gratuite demain dans tous les sites historiques et musées : profitez-en !    JCC 2025, la Palestine au coeur des journées cinématographiques de Carthage : jury, hommages et engagements    Match Tunisie vs Palestine : où regarder le match de Coupe Arabe Qatar 2025 du 04 décembre?    Prix Abdelwaheb Ben Ayed de la Littérature 2025 : lauréats de la 5ème édition    La sélection tunisienne féminine de handball marque l'histoire : 1ère qualification au tour principal Mondial 2025    Des élections au Comité olympique tunisien    La Poste Tunisienne émet des timbres-poste dédiés aux plantes de Tunisie    Samir Samaâli: Le ruban rouge, la stigmatisation et l'ombre des préjugés    Sonia Dahmani libre ! Le SNJT renouvèle sa demande de libération des journalistes Chadha Haj Mbarek, Mourad Zghidi et Bourhen Bssaies    Secousse tellurique en Tunisie enregistrée à Goubellat, gouvernorat de Béja    New York en alerte : décès de deux personnes suite à de fortes précipitations    Le CSS ramène un point du Bardo : Un énorme sentiment de gâchis    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



On assouplit l'approche : de «la tolérance zéro» à la notion «réduction des risques»
Journée mondiale de lutte contre la toxicomanie
Publié dans Le Temps le 27 - 06 - 2010

Appel des intervenants à ne plus faire le distinguo entre drogues et drogues licites…
l'Internet doit être désormais considéré comme « drogue »…
«Renforcer le dialogue autour de la dépénalisation de la consommation des drogues afin de ne pas entraver l'accès des usagers des drogues à la prévention et aux soins, tel est le thème d'un séminaire national organisé, hier,
à la Cité des Sciences de Tunis, à l'occasion de la journée mondiale de lutte contre la toxicomanie (26 juin), par l'Association tunisienne de prévention de la toxicomanie, installée à Sfax, en collaboration avec l'Association tunisienne de lutte contre les maladies sexuellement transmissibles et le SIDA, installée également à Sfax. Le séminaire a pour titre ‘'la prévention des drogues par le dialogue.»
Beaucoup accueilleront ce thème avec des réserves y voyant une certaine tolérance à l'égard de la consommation des drogues, mais les expériences nationales et l'expérience internationale des dernières années ont montré et établi l'existence d'une relation très étroite entre la consommation des drogues et la dissémination de plusieurs malades graves à caractère épidémiologique, et plus particulièrement le SIDA et l'hépatite C.

Vecteur de propagation de maladies
Dans de nombreux pays, l'utilisation des drogues injectables et l'échange de seringues favorisent la dissémination du VIH (virus du SIDA) et l'hépatite C chez les usagers des drogues injectables eux-mêmes (UDI), mais ils transmettent ces infections par la suite à leurs partenaires sexuels et à leurs parents.
Dans un document officiel d'un Organisme spécialisé des Nations Unies, on lit que ‘'l'usage d'aiguilles contaminées, chez les consommateurs des drogues injectables fait partie des modes majeurs de transmission et de propagation massive du VIH.''
Aussi, les politiques nationales et la position internationale à l'égard de la consommation de la drogue ont renoncé au principe de la tolérance zéro à l'égard des drogues et des toxicomanes, qui les guidait autrefois, et ont opté pour des stratégies basées sur ce qui est appelé ‘'réductions des risques''.
Les nombreux conférenciers et intervenants qui ont présenté, à cette occasion, les expériences respectives de la Tunisie, de la France, de l'Union européenne et la position des Nations Unies, dans ce domaine, ont précisé que la réduction des risques en matière d'usage des drogues englobe la prévention, les soins, la répression et l'information.
Or, des lois et des politiques empêchent par exemple l'offre de matériel d'injection stérile, ou l'accès au traitement de substitution au moyen de la méthadone, de la buprénorphine et du subitex.
L'interdiction juridique et la stigmatisation sociale de la consommation des drogues sont de nature à renforcer la vulnérabilité des usagers des stupéfiants qui restent peu accompagnés par les acteurs oeuvrant dans le domaine de la santé. Le travail de proximité au profit des usagers des drogues demeure peu développé. Les usagers de drogues sont livrés à eux-mêmes, exposant ainsi leur santé et celle d'autrui à des risques multiples.
En Tunisie, l'Association tunisienne de lutte contre la toxicomanie, créée en 1995, gère un Centre qui prend en charge les toxicomanes aussi bien sur le plan psychologique que médical, afin qu'ils puissent réintégrer la vie familiale et sociale. Le Centre est équipé de 45 lits dont 29 pour les hommes et 15 pour les femmes et les enfants, d'un atelier de formation professionnelle, d'une salle d'Internet et d'Informatique, d'un espace ‘'sport et loisirs'' et d'une bibliothèque.
Il existe également un Centre national de prise en charge des toxicomanes ‘'l'Espoir'', à Jebel Oust, aux environs de Zaghouan, non loin de Tunis.
Les études sur la consommation de la drogue en Tunisie restent fragmentaires. Ainsi, près de 37% des hommes atteints de SIDA en Tunisie ont été contaminés, à la suite de l'usage de drogues injectables. Il existerait en Tunisie quelque 1500 malades de SIDA entre hommes et femmes.
D'après des responsables du Centre de prise en charge des toxicomanes relevant de l'Association tunisienne de lutte contre la toxicomanie que préside M. Abdelamajid Zahhaf, quelque 540 toxicomanes ont bénéficié des prestations de cet établissement qui pratique la substitution comme moyen de traitement, alors que plus d'une centaine se trouvent sur la liste d'attente.
Substitution : pour ou contre ?
Cependant, les spécialistes ne semblent pas être d'accord sur l'efficacité absolue de la substitution, ni sur les substances devant être utilisées à cet effet. Des produits de substitution comme le subitex pris par voie orale, ont été ‘'détournés'' et transformés en produits injectables et ils sont devenus de ce fait de véritables drogues injectables avec tous les risques que de tels drogues présentent.
Un participant qui a fait une étude sur 30 toxicomanes soignés par le Centre de l'Association tunisienne de lutte contre la toxicomanie de Sfax, nous a dit que la toxicomanie en Tunisie est plus facile à prévenir et à enrayer, car les substances utilisées sont les produits de substitution, détournés de leur usage normal, les diluants et solvants, et les médicaments prescrits par les psychiatres. Ces toxicomanes sont généralement des jeunes inexpérimentés, issus de milieux pauvres et de familles désunies et ayant interrompu précocement leurs études.
Par contre, en Europe, comme la France, les substances utilisées sont de véritables drogues comme le cannabis, la cocaïne, l'héroïne.
Mais d'après un Conférencier français, la gamme des substances et des drogues utilisées s'enrichit et se diversifie sans cesse.
Plusieurs intervenants ont mis l'accent sur la nécessité d'abandonner la distinction traditionnelle entre drogues licites comme l'alcool et le tabac et les drogues illicites. Toutes ces substances sont des drogues nocives. Le nombre des décès causés par le tabac et l'alcool est beaucoup plus grand que celui des décès causés par les opiacés.
La dépendance à l'égard de l'Internet et des jeux doit être aussi considérée comme une drogue.
Le séminaire a enregistré aussi des observateurs venus de Libye où, d'après ce qu'ils nous ont dit, ‘'la drogue se répand, favorisée par la présence d'une importante communauté de travailleurs étrangers venus de divers pays.''


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.