Chaque année , quand les premières folies du mercure me jettent sur la route de Ghar el Melh, je découvre plus de béton et de briques que de verdure et de sable. Déjà, sur la route pittoresque qui mène à l'ex-Porto Farina, les Vergers si fertiles jadis laissent la place à des habitations à l'architecture moche et aux desseins « locatifs ». La plage est totalement plantée de parasols à six dinars le piquet tandis que les gargotes crachent aux oreilles des gens de la mauvaise musique mal sonorisée. Les estivants qui, par définition, cherchent le calme risquent des otites aiguës. Les pieds dans l'eau, on peut toujours admirer les parcelles vertes de la montagne mais pas pour très longtemps. L'invasion de constructions anars et peu chics finira très bientôt par raser la montagne de câpres qui faisait le charme du site. Enfin, les poissonniers se multiplient sur le chemin du retour vers Tunis et les prix sont souvent plus élevés que ceux du marché central. Le poisson est peut-être plus frais mais la quête du gain rapide l'est plus…