Sur les 1200 km de côtes que compte la Tunisie, une chaîne portuaire est édifiée depuis des décennies, comptant des ports modernes et assurant la connexion de la Tunisie avec son entourage limitrophe, notamment méditerranéen, arabe ou africain. Il s'agit de 7 ports spécialisés selon le trafic traité, et qui seront renforcés dans les quelques années à venir par deux pôles portuaires ; celui de Skhira, il sera spécialisé dans le trafic pétrochimique et le port d'Enfidha comme port de transbordement. Une fois complète, cette chaîne assurera environ 97% des échanges internationaux de la Tunisie. Actuellement, 9 ports assurent la plupart des échanges avec l'étranger. Il s'agit du port de Bizerte, dont l'activité est essentiellement pétrolière, le port de Radés, spécialisé en conteneurs. Le port de Sousse pour les activités diverses, alors que le port de Sfax est plutôt polyvalent. Le port de Gabés est surtout connu pour être dans l'industriel et les produits chimiques, presque la même activité que le port de Skhira connu surtout par ses activités pétrolières et pétrochimiques. Le port de Zarzis sert, quant à lui, aux activités pétrolières et dans l'exportation du sel marin. A toute cette chaîne il faudra bien entendu ajouter le Port de la Goulette, essentiellement spécialisé dans le transport de passagers et de croisiéristes. En 2009, l'ensemble de ces ports a réalisé un trafic total de 28 millions de tonnes, dont 10 millions de tonnes d'hydrocarbures. 7 millions de tonnes composées de marchandises générales, alors que 6,5 millions de tonnes l'étaient en marchandises solides en vrac. Les quantités en céréales passant par les ports tunisiens en 2009 ont été de 2,5 millions de tonnes. Enfin, on relève que 2 millions de tonnes ont fait leur passage par des ports tunisiens étaient composés de liquides en vrac. L'activité des ports tunisiens en 2009 a été aussi synonyme d'un flux de conteneurs important de 3 millions de tonnes, soit 419 mille unités. Les unités roulantes ont atteint le nombre de 110 mille unités, soit 1,5 million de tonnes. L'an 2009, a par ailleurs connu un trafic passagers de 720 mille personnes, outre 758 mille croisiéristes. Radés détient la part du lion et l'Europe toujours en tête La répartition du trafic par port, montre que c'est le port de Skhira qui assure la plus importante part des échanges, avec notamment 5,9 millions de tonnes, soit 21% de l'activité globale, il est suivi par le port de Radés, avec 20% du trafic global, ensuite celui de Bizerte, avec 17% de l'activité. Le Port de Gabés avec 4,1 millions de tonnes est en cinquième position après le port de Sfax qui assure lui 16% de l'activité (4,5 millions de tonnes). Les ports de Sousse et de Zarzis ferment la marche avec des parts comprises entre 6% et 3%. Le port de la Goulette avec 0,6 millions de tonnes n'assure que 2% de l'activité. Sans compter le trafic du port de Skhira, 74% de l'activité portuaire se fait avec l'Europe, en d'autres termes, pas moins de 16 millions de tonnes. Avec l'Afrique, 2,3 millions de tonnes ont été échangés, soit 10%. L'Amérique a attiré 1,8 million tonnes du trafic de nos ports, soit 8% suivie par l'Asie avec qui 6% seulement des échanges ont été effectués (1,3 millions de tonnes). L'Italie est le premier pays- destination vers lequel les ports tunisiens acheminent leurs produits, avec 30% de l'ensemble (4,8 millions de tonnes), suivi par la France qui reçoit 1,7 million de tonnes (11%). Dans toute cette activité, le port de Radés occupe une place importante dans la chaîne de transport national, surtout par sa spécialisation dans le trafic de conteneurs et unités roulantes. Il assure 25% du trafic global, 90% du trafic de conteneurs en EVP (Equivalent Vingt Pieds), ainsi que 82% du trafic des unités roulantes. En cette même année, le port a assuré le transport de 380 mille conteneurs, 88 mille unités roulantes, ainsi que 5,5 millions de tonnes de marchandises, dont 1 million de tonne en hydrocarbures et 0, 3 million de céréales. Encore du chemin à faire ! La liasse du transport, les certificats de qualité obtenus par les différents corps veillant à la bonne marche des activités portuaires tels que l'OMMP, la STAM et autres, ainsi que pas mal d'autres pas franchis ici et là ne doivent pas forcément donner un sentiment d'auto- satisfaction auprès de l'ensemble des intervenants dans cette activité. Une liste d'orientations que les dirigeants se sont même fixé, s'impose. Tout d'abord, l'OMMP (Office de la Marine Marchande et des Ports) doit accélérer le processus de son désengagement des activités d'exploitation, de confrontation et de recentrage des prérogatives et des attributions de l'autorité portuaire dans un rôle Régalien. Les instances devraient aussi promouvoir les investissements portuaires dans un cadre de partenariat public- privé, outre l'attribution de concessions portuaires. Par ailleurs, la mise à niveau de l'infrastructure et l'actualisation des plans directeurs de développement des ports s'impose, tout en focalisant sur leur spécialisation. Le développement durable doit lui aussi être promu, notamment par la réconciliation entre développement portuaire, protection de l'environnement et renforcement de la sécurité. Des zones logistiques doivent être crées, dans l'objectif d'assurer l'interopérabilité entre les différents modes de transport. D'une façon générale, et malgré les améliorations enregistrées, la qualité des services rendus, la facilitation et la dématérialisation des procédures sont appelées à se renforcer, surtout avec une reprise des échanges commerciaux notamment avec la sortie la zone Euro, (principal partenaire de la Tunisie), de sa récession.