Regain affectif des Tunisiens vis-à-vis de leurs chaînes de télévisions, durant le mois de Ramadan. C'est même devenu un rituel, puisque les causeries religieuses, les feuilletons, les sitcoms, les gags sont de production intégralement tunisienne. La grande masse des téléspectateurs, abstraction faite de leurs niveaux d'instruction, se fondent eux-mêmes et se projettent carrément dans ces fictions et se reconnaissent - assez souvent – dans les mélanges de genres qui tissent indifféremment leur trame pour ainsi dire, commune. Nos compatriotes ne se départissent pas cependant de leur mamie du zapping. Sauf que, si en temps normaux, ils se fixent face aux chaînes satellitaires pour de temps à autre « migrer » vers les locales, durant le Ramadan ils font l'inverse. Un jour, bien entendu, quelqu'un voudra bien daigner nous expliquer que l'overdose des feuilletons soit concentrée sur le seul mois de Ramadan et que nos créateurs désertent – ou c'est l'inverse ? – la télévision le reste de l'année. Contraintes budgétaires : pour l'heure, nous nous contenterons de cette réponse. En revanche, le foisonnement de la publicité a quelque chose de boulimique au propre comme au figuré. Et qui plus est, cette Pub exalte les appétits gargantuesques et s'invite entre une séquence et une autre et même en plein mélodrame. La cible privilégiée ? Les enfants toujours aussi tentés par les sucreries. Les adultes aussi, peu prévenants quant au cholestérol. Et ce qui est (malheureusement) plus drôle encore c'est que, après tant d'incitations, tant de réclame (parce que ce n'est pas vraiment de la Pub dès lors qu'elle ne véhicule pas de message intelligent), nos « endoctrinos » viennent nous prodiguer des conseils diététiques. Cela fait trop d'ambivalence !