Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.
Qui doit assimiler la leçon. Et quelles mesures, depuis ? Discipline à l'école : Le 5 octobre, Journée Mondiale de l'Enseignement décrété par l'UNESCO… Ce jour là, une parente d'élève giflait une institutrice à Sfax…
Le métier d'enseignant est devenu ces dernières années particulièrement difficile. Abstraction faite de la pénibilité des tâches qu'il remplit dans l'éducation et l'instruction des générations, l'enseignant d'aujourd'hui est souvent sujet aux attaques parentales, en paroles comme en action, sur le lieu même de son travail. Un phénomène nouveau qui semble s'installer dans nos écoles. Outre les actes d'indisciplines et de violences verbales et physiques commis par les élèves quotidiennement à l'égard de leurs enseignants, ces derniers sont appelés désormais à affronter les actes violents perpétrés également par des parents d'élèves. La liste d'enseignants agressés par des parents s'allonge d'année en année et le nombre d'enseignants victimes de tels actes ne cesse d'augmenter. L'on se souvient encore du cas de l'institutrice copieusement insultée et frappée par un parent d'élève dans une école primaire de la banlieue sud et qui a fait couler beaucoup d'encre et fut même l'objet d'une émission télévisée sur l'une de nos chaînes privées. C'était au début de l'année scolaire écoulée. Voilà que cette année encore, une autre institutrice, exerçant à Sfax, fut agressée par une parente qui l'a giflée maintes fois pendant la récréation, au su et au vu de tous les élèves en l'accablant des plus dégradantes insultes et brimades. Ce qui est, croit-on savoir, plus douloureux et plus humiliant pour cette institutrice, c'est qu'elle fut « réprimandée » par la parente de l'élève le jour où la Tunisie et le monde entier fêtaient la Journée Mondiale de l'Enseignant, cette journée décrétée par l'UNESCO depuis 1994 en vue de rendre hommage aux enseignants et au rôle qu'ils jouent dans la formation des générations, la propagation des savoirs et l'inculcation des valeurs morales universelles. A vrai dire, on ne sait pas si cette parente ait choisi exprès cette occasion pour perpétrer son acte de violence contre l'enseignante de son enfant ; autrement, c'est tout le corps enseignant qui était visé par cette « leçon » qu'elle avait administrée à l'institutrice. « Que cela vous serve de leçon, à vous et à tous les enseignants ! », aurait-elle pensé en flanquant des gifles à la victime. Négligence La question qui se pose à chaque fois qu'une agression de ce genre a lieu contre un enseignant, c'est comment un parent d'élève parvient de s'introduire dans l'enceinte de l'établissement, à l'insu de l'administration, pour perpétrer son acte contre un enseignant ? Où sont donc les agents chargés de surveiller l'entrée et la sortie des personnes étrangères à l'établissement ? Ces incidents ne pourraient avoir lieu qu'à cause d'une négligence ou d'un laxisme sévissant dans la plupart de nos écoles qui font que les parents ont un laissez-passer qui les autorise à entrer n'importe où et n'importe quand pour rencontrer les enseignants de leurs enfants, alors que la rencontre entre parents et enseignants est régie par une réglementation en vigueur selon laquelle tout parent ne pourrait contacter un enseignant qu'en présence d'un agent administratif (le surveillant général, le censeur ou le directeur) et, le cas échéant, une convocation est envoyée auparavant par l'administration au parent intéressé pour lui indiquer la date et l'heure précise du rendez-vous avec tel ou tel enseignant ! Mais la réalité est toute autre : certains parents viennent à tout moment et sans préavis pour, soi-disant, s'enquérir des études de leurs enfants et discuter avec leurs professeurs, ce qui pourrait engendrer des problèmes : d'une simple discussion se déclenche parfois un malentendu ou un accrochage à cause d'une note peu ou mal appréciée par un parent ou suite à une mesure disciplinaire prise par l'enseignant à l'encontre d'un élève impoli ou dissipé que le parent juge injuste ou injustifiée. Et que de fois, ces rencontres fortuites et non supervisées par l'administration de l'établissement, ont abouti à des actes de violences verbales ou physiques ! Quels que soient les motifs de ces actes, rien ne justifie ce comportement abject, malveillant et intolérable de certains parents envers les enseignants de leurs enfants ; ces parents qui ignorent souvent qu'en perpétrant leur acte de violence contre un enseignant, ils touchent à l'institution éducative toute entière. Et puis, certains parents qui, souvent mal avisés par leurs chérubins, n'hésitent pas à aller péter les plombs contre les enseignants, quand bien même ils auraient toujours tort en agissant de la sorte, car ils risquent d'être poursuivis en justice pour avoir agressé quelqu'un sur le lieu de travail. Ces agissements violents envers un enseignant chargé d'une mission publique très noble devraient être bannis de notre société qui a choisi l'éducation comme un enjeu majeur de notre développement. L'école d'aujourd'hui et de demain a besoin de la contribution de tous les acteurs scolaires (parents-élèves-enseignants-administration) pour y créer une culture de non-violence au sein de nos établissements !