On n'est jamais trahi que par les siens, assure un vieux dicton. En voilà, en tout cas, une preuve pour s'en convaincre. Tout était pratiquement paisible en début de soirée à la cité Ibn Khaldoun, lorsque ce calme apparent aura été rompu par des cris stridents venus d'on ne sait où ! Certains n'ont pas manqué bien entendu d'accourir pour voir de quoi il s'agit, pour découvrir finalement deux jeunes en pleine partie de pugilat, alors qu'un peu plus loin un couple de quadragénaires « s'expliquaient » également à leur façon, avec toute une panoplie de gros mots et d'insultes qui existent sur terre ! Quelques témoins se sont dès lors empressés de s'interposer afin de séparer les belligérants, l'un des deux jeunes profitant d'ailleurs de l'aubaine pour détaler à toute vitesse, pourchassé pour quelques dizaines de mètres par son rival, mais parvenant en fin de compte à disparaître dans le dédale de ruelles de l'agglomération. Ce n'est qu'à ce moment seulement que le jeune homme s'est rendu compte qu'il saignait, ayant été blessé au cours de la bagarre. Or, sans se soucier foutrement de sa blessure, il allait s'en prendre aux témoins, les accusant d'avoir favorisé la fuite de son adversaire, qui n'était d'ailleurs autre que…son demi-frère, son cadet de trois ans ! Lequel frangin aurait eu le culot de s'emparer de ses économies, aidé dans son entreprise par sa mère, en même temps la belle-mère de l'aîné ! Ce qui explique par ailleurs que le père s'en est pris, lui, à celle-ci. Finalement, le frère aîné s'est résigné à aller déposer plainte, tenant à poursuivre son frangin en justice, l'accusant de lui avoir tout simplement volé ses économies, mille sept cents (1700) dinars, pour être précis. Et bien que ce frère ait fini par retirer sa plainte, le cadet n'en a pas moins été condamné à un an de prison ferme…