La bonne dame se souviendra toujours de cette journée mémorable où sa jeune amie vint lui confier son bébé, alors âgé de 40 jours, à charge de revenir le récupérer incessamment sous peu. Pour cette dame, c'était une joie indicible, qu'un petit vînt lui tenir compagnie et égayer son foyer qui jusque là, sombrait dans la monotonie. Aussi accepta-t-elle sans rechigner de s'occuper de cette mignonne petite fille, qui déjà la regardait avec amour et attachement. Mais la mère mit du temps à revenir, pour reprendre sa fillette, et la bonne dame inquiète de l'intérêt du bébé contacta qui de droit afin d'officialiser ce lien avec ce dernier, qui ne cessait de se raffermir au fil des jours. Elle put obtenir un jugement de Kafala lui permettant de prendre en charge la petite, et être sa tutrice sans pour autant créer de lien de filiation comme c'est le cas pour l'adoption plénière. Celle-ci confère à celui qui l'obtient tous les droits et les devoirs d'un père sur son fils et réciproquement. La Kafala ne crée aucun lien de filiation,ce qui veut dire que la mère légitime peut récupérer sa fillette à tout moment. Dans le cas d'espèce la mère est réapparue, après quelques années, pour réclamer sa fillette de la tutrice, laquelle semble ne veut rien savoir. Pour elle, la fillette est toute sa vie, et elle ne peut se séparer d'elle pour tout l'or du monde. Devant ce dilemme, et dans l'intérêt de l'enfant, il est plus sage d'opter pour un arrangement amiable où la fille peut vivre pleinement son adolescence sans problèmes de nature à la brusquer ou la choquer. Pour cela, il faut que la mère légitime et la mère adoptive (mais c'est seulement une situation de fait et non de droit) dépassent leurs égoïsmes, pour penser en premier à l'intérêt de cette petite fille, victime d'un fâcheux concours de circonstances. Contribuer à améliorer son sort et lui éviter des chocs surtout qu'elle est encore vulnérable, est une priorité sur les caprices personnels.